La République démocratique du Congo fait face à une urgence de santé publique concernant les cancers féminins, dont la prévalence atteint des niveaux alarmants. C’est le constat dressé par le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, le Dr Samuel Roger Kamba, lors d’une table ronde nationale tenue ce samedi à Kinshasa.
S’appuyant sur les données officielles émanant du Centre national de lutte contre le cancer, le Dr Kamba a dévoilé des chiffres éloquents sur l'incidence de deux des cancers les plus meurtriers chez la femme congolaise :
- Cancer du sein : plus de 7 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année.
- Cancer du col de l’utérus : Près de 8 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année.
L'addition de ces deux fléaux porte le total à près de 15 000 femmes diagnostiquées chaque année avec l’un de ces cancers.
Le ministre a souligné la cadence effrayante de cette progression, qui se traduit quotidiennement par : « Cela signifie à moyenne 40 nouveaux cas sont détectés chaque jour soit près de deux femmes par heure apprennent qu’elles sont atteintes du cancer souvent découvert à un stade très avancé », a martelé le Dr Samuel Roger Kamba.
La table ronde nationale a été organisée sous le thème mobilisateur : « Ensemble contre les cancers féminins : pour une stratégie nationale intégrée, équitable et durable ».
Ce thème traduit la volonté du gouvernement de passer d’une gestion morcelée à une approche systémique et coordonnée face à cette épidémie silencieuse. La détection tardive des cas, mise en évidence par le ministre, est en effet un facteur clé de la mortalité élevée de ces maladies en RDC.
Une stratégie nationale intégrée devra mettre l'accent sur le renforcement de la prévention (notamment la vaccination contre le Papillomavirus Humain – HPV, cause principale du cancer du col de l'utérus). Sur l'amélioration du dépistage précoce et accessible, y compris dans les zones rurales; et enfin sur l'équité dans l'accès aux traitements oncologiques, souvent onéreux et centralisés.
Le défi pour les autorités est désormais de traduire cette stratégie en actions concrètes et pérennes afin d’inverser cette courbe épidémiologique dramatique.
Stony Mulumba Sha Mbuyi
