Plusieurs espaces de terres agricoles dans la région de Beni et ses environs ne sont plus fertiles. En cause : l’agriculture intensive, la monoculture et l’usage excessif d’engrais chimiques, qui provoquent une dégradation progressive de la santé des sols. Cette situation menace directement la production agricole locale.
Selon Paluku Muli Ada, expert en géographie et gestion de l’environnement, la santé du sol est essentielle, car il assure à 95 % la nutrition des cultures. Il joue également un rôle vital dans la filtration de l’eau, le stockage du carbone, l’accueil de la biodiversité et la régulation des inondations. L’expert recommande des pratiques agroécologiques telles que le compostage, la réduction du travail du sol et la limitation des intrants chimiques, des méthodes qui renforcent la résilience face au changement climatique et réduisent la pollution.
En matière de débroussaillage, Paluku Muli Ada encourage le recours au brûlis, une technique qu’il estime utile pour améliorer rapidement la fertilité du sol, réduire certains parasites et libérer des espaces cultivables. Toutefois, il reconnaît les nombreux risques que comporte cette pratique lorsqu’elle est répétée ou mal contrôlée.
Le spécialiste avertit que le brûlis entraîne à long terme la déforestation, l’érosion, la dégradation des sols et la pollution de l’air, autant de facteurs qui fragilisent l’équilibre écologique et accélèrent le changement climatique.
Pascal NDUYIRI
