‎Alors que la République Démocratique du Congo est confrontée à une agression armée du Rwanda, la posture des États-Unis étonne, voire dérange. L’analogie avec l’Ukraine ou Israël est flagrante: des voisins hostiles, des territoires disputés, des populations meurtries. Mais la réponse américaine? Des livraisons d’armes à Kiev et Tel-Aviv… et des pasteurs à Kinshasa.

‎Agression rwandaise, indifférence stratégique?

‎Malgré un accord de paix signé à Washington et la présence diplomatique symbolique, les incursions armées en provenance du Rwanda continuent d’alimenter l’instabilité à l’Est du pays. Le M23, groupe rebelle soutenu par Kigali selon les rapports des experts onusiens, reste actif, et les populations civiles paient le prix fort.

‎"Quand l’Ukraine est attaquée, on lui livre des missiles. Quand Israël est menacé, on lui envoie des chasseurs furtifs. Mais pour la RDC? Des pasteurs arrivent, bibliques mais pas stratégiques." se questionne un kinois

‎Des précédents bien plus musclés

‎Sous l’administration Trump, un B-2 Spirit avait été engagé pour bombarder une centrale nucléaire iranienne en représailles aux tensions avec Israël. À l’époque, l’implication militaire était assumée.

‎En Ukraine, l’aide américaine, pourtant initiée par un président réputé isolationniste, s’est traduite par des centaines de millions de dollars en matériel de guerre.

‎Diplomatie ou théologie géopolitique?

‎Aujourd’hui, en RDC, la logique semble inversée. À Kinshasa, les émissaires ne portent pas l’uniforme, mais des soutanes. Des pasteurs américains envoyés pour "promouvoir la paix", dans un contexte où la population réclame sécurité et souveraineté, pas de sermons.

‎"Est-ce la foi qui doit désarmer les rebelles? Ou une tactique pour apaiser sans engager?"

‎Deux poids, deux mesures: lecture congo-américaine

‎Ce contraste de traitement questionne:

• ‎Pourquoi la RDC, riche en ressources stratégiques et victime d’agressions répétées, ne bénéficie-t-elle pas du même soutien sécuritaire que les alliés traditionnels?
• ‎Le caractère spirituel de l’approche américaine est-il une façon d’évacuer la responsabilité diplomatique?

‎Face à l’agression rwandaise, la diplomatie américaine brandit le Nouveau Testament au lieu du Pentagone. Une stratégie qui pourrait bien aggraver le sentiment d’abandon en RDC, où les citoyens espèrent une réponse à la hauteur des enjeux, pas des promesses célestes.