La ville de Goma, au cœur de la République Démocratique du Congo, traverse une période d'incertitude alarmante. Ce lundi, la situation s'est intensifiée avec le départ précipité des autorités locales, dont le vice-gouverneur, qui ont quitté la ville par bateau, fuyant vers Bukavu via le lac Kivu. Cette évacuation témoigne d'une dégradation rapide de la sécurité dans la région, exacerbée par l'évasion récente de prisonniers de la prison de Munzenze, qui a semé la panique parmi les habitants.

La tension palpable dans Goma est accentuée par des incidents sporadiques, tels que des tirs entendus dans divers quartiers de la ville. Les troupes rebelles continuent d'affluer, ajoutant à l'atmosphère chaotique qui règne. Parallèlement, des mercenaires roumains, visiblement dépassés par la situation, ont abandonné leur matériel en arborant des drapeaux blancs, se dirigeant vers le quartier général de la MONUSCO. Ce tableau d'une ville en proie à l'anarchie est complété par des pillages signalés à l'aéroport, où un entrepôt a été saccagé.

Malgré ces événements troublants, les militaires restés sur place semblent se regrouper autour du stade, affichant une certaine désorganisation mais sans attitude clairement belliqueuse. L'ONU et ses agences intensifient également leurs efforts pour évacuer le personnel et les dépendants vers le Rwanda voisin, soulignant l'urgence de la situation. Goma se retrouve ainsi à un carrefour critique, où l'avenir semble incertain et où la résilience de ses habitants est mise à l'épreuve face à un chaos grandissant.

Raphaël Mutombo