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Le 25 juillet dernier, à la frontière de Nemba, un échange discret de prisonniers aurait eu lieu entre les forces du M23/AFC et l’armée burundaise. D’après des sources relayées par la BBC, chaque camp aurait récupéré vingt soldats capturés depuis 2023 et l'échange s'est effectué à Nemba, frontière entre le Rwanda et Burundi.
Si l’opération n’a pas été confirmée officiellement par Bujumbura ni par la rébellion M23, elle met en lumière de troublantes convergences dans la région des Grands Lacs.
Cet échange, opéré loin des projecteurs, soulève des questions fondamentales: comment deux entités officiellement opposées dans le conflit à l'Est de la RDC en arrivent-elles à coopérer? Quels canaux diplomatiques ou parallèles ont permis cette transaction? Et surtout, que révèle cette discrétion sur la réelle configuration des alliances régionales?
Dans un contexte où le M23/AFC est accusé de bénéficier de soutiens extérieurs, notamment du Rwanda selon Kinshasa, cet échange pourrait signaler une normalisation officieuse des relations entre mouvement rebelle et État riverain. Le Burundi, qui entretient des relations complexes avec ses voisins, le Rwanda et L'Ouganda, semble ici jouer un rôle plus actif que ne le laissent paraître les déclarations officielles.
L’absence de confirmation des autorités interpellées renforce l’ambiguïté du geste. S’agit-il d’un accord humanitaire, d’un geste politique, ou d’un pacte tactique? Pour de nombreux observateurs, ce type d’opérations non revendiquées alimente le climat de méfiance et d’incertitude qui entoure le conflit dans le Kivu.
Alors que les tensions persistent et que les efforts de médiation peinent à aboutir, ce geste pourrait annoncer un glissement vers des recompositions silencieuses. Si la paix reste l’objectif affiché de toutes les parties, les méthodes pour y parvenir semblent de plus en plus guidées par des logiques souterraines.
Roger AMANI
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