‎Dans un message publié sur son compte X, le mercredi 22 octobre 2025, le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni et figure montante du pouvoir, a affirmé avoir « atteint [son] premier objectif militaire: la réunification de l’UPDF et des FDR! Désormais unis, nos ennemis vont payer ».

Cette annonce, formulée dans un ton martial, a immédiatement suscité l’inquiétude au sein de la communauté congolaise, où plusieurs analystes s’interrogent sur l’identité des « ennemis » visés.

‎L’union entre les forces ougandaises et rwandaises n’a pas été officiellement confirmée par Kigali, mais le message de Muhoozi laisse entendre une coordination militaire renforcée. Cette perspective ravive les tensions dans la région des Grands Lacs, où les relations entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda sont historiquement marquées par des conflits transfrontaliers et des accusations d’ingérence.

‎Des antécédents préoccupants

‎L’armée rwandaise est régulièrement accusée par Kinshasa et des ONG internationales de soutenir les rebelles du M23, actifs dans l’est de la RDC. Le Rwanda dément ces allégations, mais la présence de militaires rwandais aux côtés de groupes armés dans le Nord-Kivu reste un sujet explosif. L’annonce de Muhoozi intervient dans un contexte déjà tendu, où les opérations conjointes entre les FARDC (Forces armées de la RDC) et l’UPDF contre les rebelles ADF dans l’est du pays sont en cours.

‎Réactions et inquiétudes à Kinshasa

‎À Kinshasa, la déclaration du général ougandais est perçue comme une '' provocation '' d'après un député national qui a requis l'anonymat. Des responsables congolais ont exprimé leur préoccupation quant à une possible escalade militaire ou à une redéfinition des alliances régionales. Le fait que Muhoozi soit considéré comme le successeur potentiel de son père renforce la portée politique de ses propos.

‎Vers une recomposition géostratégique?

‎Cette annonce pourrait marquer un tournant dans les dynamiques sécuritaires de la région. Une coopération militaire entre l’Ouganda et le Rwanda, historiquement rivaux, pourrait bouleverser les équilibres en place et compliquer davantage la résolution du conflit dans l’est de la RDC. Pour l’instant, aucune réaction officielle n’a été publiée par le gouvernement rwandais ni par les autorités congolaises.

‎L’union annoncée entre l’UPDF et les FDR soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Dans une région où les alliances militaires ont souvent des répercussions directes sur les populations civiles, la communauté internationale observe avec attention les prochaines évolutions. Kinshasa, de son côté, reste sur le qui-vive.

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‎Roger AMANI