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Sous le regard intéressé des États-Unis, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont paraphé le texte fondateur du Cadre d’intégration économique régionale (CER), présenté comme une avancée décisive pour consolider la paix dans la région des Grands Lacs.
En apparence, il s'agit d'une main tendue. En coulisses, les enjeux sont autrement plus lourds.
« Grâce à une coordination conjointe dans des domaines tels que l’énergie, les infrastructures, l’exploitation minière, la gestion des parcs nationaux et le tourisme, ainsi que la santé publique, la RDC et le Rwanda favoriseront le progrès économique et amélioreront la vie des populations et des communautés dans la région des Grands Lacs », affirment les États-Unis dans un communiqué publié le 31 juillet. La déclaration est lisse, presque trop parfaite.
Mais cette coordination n’est pas anodine. Elle intervient dans un contexte où les tensions historiques, les suspicions mutuelles et les intérêts géostratégiques façonnent chaque geste diplomatique. L’exploitation minière, au cœur de la discorde depuis des décennies, reste l’un des leviers principaux de cet accord, avec des appétits transnationaux qui dépassent largement les frontières africaines. Parler de « santé publique » et de « tourisme » fait presque sourire, tant les réalités locales contrastent avec les projections de papier glacé.
L’intégration économique, dans ce cas, ressemble davantage à une intégration des sphères d’influence et des intérêts privés. Le paraphe du CER est donc un marqueur politique autant qu’un aveu: les ressources des Grands Lacs attirent les convoitises, et les beaux discours peinent à masquer les vieux réflexes de prédation.
Ce 1er août pourrait entrer dans les annales comme le début d’une coopération durable ou comme un énième pacte sur mesure pour les puissants. L’avenir dira s’il s’agit d’une paix des peuples... ou d’une paix des profits.
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