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CULTURE
Dieumerci Matu Chub ( Correspondant à Béni )

Publié le Mardi 09 décembre 2025

Nombre de lectures: 141

Hymne national congolais face aux réalités contemporaines : Le moment est-il venu de passer du futur à l’impératif ?

Déjà 65 ans après son indépendance, une question fondamentale émerge : l’hymne national congolais, Debout Congolais, est-il encore en phase avec les aspirations d’un peuple désormais éveillé ?

En 1960, alors que le Congo venait à peine de se libérer du joug colonial, le père jésuite Simon-Pierre Boka composait un hymne vibrant d’espérance pour l’avenir, destiné à galvaniser une nation naissante. Les paroles exprimaient un élan de construction collective : « Nous bâtirons… », « Nous assurerons… », « Nous peuplerons… ».

De 1960 à ce jour, ces promesses continuent de résonner. Mais ces mots peuvent-ils encore être proclamés avec la même ferveur dans une nation qui a tant évolué ?

Un temps pour l’action

L’un des aspects les plus frappants de cette interrogation concerne le temps des verbes. Pourquoi chanter « Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant », alors que cette construction devrait déjà être une réalité tangible ? Ces phrases, bien qu’empreintes d’espoir, semblent désormais de pieuses intentions toujours repoussées.

Il est peut-être temps de passer à l’impératif : « Bâtissons », « Assurons » — un appel à l’action immédiate, à la responsabilité collective.

Un autre exemple marquant est la phrase « Nous peuplerons ton sol ». Mission accomplie, sans conteste : le Congo est passé de 14,7 millions d’habitants en 1960 à plus de 100 millions aujourd’hui. Faut-il alors continuer à chanter ce qui est déjà accompli ?

Un peuple éveillé

La phrase « Dressons nos fronts, longtemps courbés » était poignante à l’époque, mais semble décalée aujourd’hui. Le Congo, fier de sa diversité, de son histoire et de ses ressources naturelles, a redressé la tête. Il est temps que les paroles de l’hymne le reconnaissent pleinement.

Debout Congolais sonnait comme un appel à la résistance face à l’oppression. Mais aujourd’hui, le Congolais n’est plus à terre : il est éveillé, actif, combatif.

Pourquoi lui dire encore de se lever ? Ne serait-il pas plus judicieux de proclamer « Congolais en marche » — pour illustrer la maturité, la responsabilité et la dynamique d’une nation désormais adulte ?

Vers un nouveau reflet

Cette réflexion soulève une question essentielle : faut-il envisager une réécriture, une modernisation, ou une refonte complète de l’hymne national ? Une chose est certaine : continuer à chanter un texte déconnecté du présent, c’est risquer d’ignorer le chemin parcouru et les défis contemporains.

Un hymne national n’est pas seulement un chant de mémoire ; c’est aussi une projection identitaire, une boussole morale active, un miroir reflétant l’évolution d’un peuple. La RDC d’aujourd’hui mérite sans doute un hymne à la hauteur de sa réalité actuelle et de ses aspirations futures.

Engager une telle démarche serait un pas vers une identité nationale renouvelée, une célébration lucide de notre présent et une affirmation collective de notre avenir.

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Dieumerci Matu Chub ( Correspondant à Béni )

Publié le Mardi 09 décembre 2025

Nombre de lectures: 141

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