Une nouvelle tension sociale agite la ville d’Isiro suite à la publication des factures du mois de mai par la société commerciale Regideso. La population dénonce une hausse jugée excessive des prix, que la société civile locale qualifie d’“insupportable”.

En réponse, la synergie de la société civile du Haut-Uele appelle au boycott du paiement jusqu’à réexamen des tarifications.

Des consommateurs choqués par les nouveaux prix

Depuis quelques jours, la Regideso a communiqué les factures du mois de mai, provoquant un tollé généralisé dans les quartiers de la ville. La majorité des abonnés dénoncent une augmentation brutale du coût du mètre cube d’eau, alors que leurs moyens restent limités.

“Depuis 2015 jusqu’à 2025, cela fait déjà 10 ans que nous payons la facture de la Regideso. Dans 10 ans, la Regideso nous faisait payer 1 120 FC de 1 à 10 mètres cubes”, explique Georges Semende, coordonnateur provincial de la société civile Forces Vives.

Un écart entre les propositions gouvernementales et celles de la Regideso

La contestation a conduit à l’intervention des autorités provinciales. Une commission a été mise en place par le gouverneur du Haut-Uele, Jean Bakomito Gambu, pour analyser la situation.

Lors d’une réunion avec cette commission, la Regideso a exposé ses charges d’exploitation, justifiant une nouvelle tarification de 2 673,66 FC pour 1 à 10 mètres cubes d’eau. Ce montant contraste avec les propositions du gouvernement, qui, après avoir écouté les deux camps, avait recommandé un plafond plus raisonnable à 2 030 FC.

“La Regideso a montré ses charges, ce qui l’a poussée à hausser le prix jusqu’à 2 673,66 FC… Cela n’a pas été agréable aux oreilles des consommateurs”, regrette Georges Semende, tout en plaidant pour l’amélioration de la qualité de l’eau dans les anciens et nouveaux quartiers de la ville afin de “sauver les vies humaines”.

Un appel au civisme et à la résistance pacifique

En attendant une solution consensuelle, la société civile exhorte les habitants d’Isiro à suspendre tout paiement, tout en adoptant une attitude responsable.

“Nous appelons la population non seulement à la résistance face à cette surfacturation, mais aussi à la patience jusqu’à la nouvelle facturation équilibrée pour soulager toutes les parties prenantes”, conclut la coordination de la synergie citoyenne.

Alors que les consommateurs dénoncent une surfacturation qu’ils jugent inacceptable, la société civile s’érige en rempart pour défendre leurs intérêts. Si la commission provinciale parvient à rétablir l’équilibre entre les impératifs économiques de la Regideso et les capacités financières des usagers, cette crise pourrait aboutir à un modèle plus juste, plus transparent et plus durable.

En attendant, la population reste suspendue aux prochaines décisions, espérant que l’eau, denrée vitale, ne devienne pas un luxe inaccessible.

Elisée Katato