Depuis deux semaines, plusieurs quartiers de Kananga, chef-lieu du Kasaï Central, sont privés d’eau potable. Une situation qui contraint les habitants à parcourir de longues distances, à pied, à vélo, en moto ou en voiture, pour s’approvisionner dans les rares points où l’eau coule encore.

Dans la commune de Kananga, Aimé Kapinga témoigne de son calvaire :“Cela nous fait vraiment mal que la REGIDESO ne nous fournisse pas d’eau depuis deux semaines. J’habite à Bushala Buamba, et je suis obligée de parcourir de longues distances pour obtenir de l’eau potable. Actuellement, je transporte quatre bidons à moto, ce qui me coûte 3 000 FC. Lorsque la REGIDESO assure la distribution, ces déplacements ne sont pas nécessaires.”

Sous un soleil accablant, la jeune femme attend toujours son tour au point d’eau :

“Je suis arrivée ici à l’Hygiène à 12h, il est déjà 14h05 et je n’ai toujours pas eu d’eau. Il y a trop de monde au robinet. C’est vraiment difficile d’obtenir de l’eau potable et rester ainsi en plein soleil, ce n’est pas supportable.”

Silence de la REGIDESO, colère des habitants.

Depuis le début de cette interruption, la REGIDESO est restée muette. Aucun communiqué n’a été diffusé à la radio ou sur les réseaux sociaux pour expliquer cette coupure. Nos tentatives de joindre les responsables sont restées vaines.

Historiquement, la REGIDESO ne dessert que partiellement la ville. Dans les cinq communes de Kananga, seules Kananga, Ndesha et Katoka reçoivent l’eau, mais uniquement dans trois à quatre quartiers par commune. Les habitants de Lukonga et Nganza, eux, n’ont plus accès au réseau depuis plus de dix ans.

Face à cette crise persistante, la population exige des réponses et des actions concrètes pour mettre fin à cette soif qui n’a que trop duré.

Denis Ngalamulume