Trois enseignants du territoire de Luebo, dans la province du Kasaï, ont été interpellés par la police samedi 15 novembre 2025, après avoir pris part à une manifestation réclamant le paiement intégral de leurs salaires des mois de septembre et octobre.
Selon des sources locales, l’arrestation a eu lieu à la suite d’un sit-in organisé la veille devant les bureaux de la Caritas, structure chargée du paiement dans cette zone. Les enseignants espéraient obtenir des explications claires sur le non-versement complet de leurs émoluments.
Malgré le versement partiel opéré par la Caritas et les assurances données quant au paiement du reste, les enseignants concernés ont refusé d’accepter ces avances jugées insuffisantes.
Ce refus aurait déclenché une réaction policière musclée, sur ordre d’un officier supérieur, selon les mêmes sources.
Toujours en détention, ces enseignants sont désormais au centre d’un débat plus large sur le traitement du personnel éducatif en RDC. La communauté locale, ainsi que plusieurs responsables syndicaux, dénoncent une répression injustifiée d’un droit fondamental : celui de réclamer un salaire pour un travail accompli.
La situation met en lumière les difficultés structurelles qui gangrènent le système éducatif congolais, notamment la gestion chaotique de la paie des enseignants, les retards chroniques, et l’absence d’un canal de dialogue efficace entre les autorités et le personnel éducatif.
Des appels à la libération immédiate des enseignants ont été lancés, pendant que certains acteurs de la société civile envisagent des actions pour exiger des réponses du gouvernement.
Dénis Ngalamulume