L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), longtemps perçue comme le porte-étendard des aspirations démocratiques du peuple congolais, traverse une phase de confusion et de désordre inquiétants à Kananga, dans le Kasaï-Central.
La récente mobilisation incontrôlée de jeunes de ce vendredi 5 décembre 2025, descendus dans les rues pour soutenir un prétendant à la vice-présidence du parti, a mis en lumière les profondes fractures internes qui minent la fédération locale.
Deux branches, une seule cacophonie
L'UDPS à Kananga ne parle plus d'une seule voix. D’un côté, l’aile fidèle à Augustin Kabuya, de l’autre, celle dirigée par Buzibu. Ces deux courants s'opposent farouchement, alimentant un climat de rivalité permanente, où chaque initiative devient un acte de défiance contre l'autre. Résultat : une base militante désorientée, un leadership éclaté, et un parti qui semble avoir perdu toute boussole idéologique.
Des jeunes manipulés pour des ambitions personnelles
Le parti présidentiel doit impérativement rétablir l’ordre dans ses rangs à Kananga. Cela passe par la restauration de l’autorité des structures fédérales, la fin des initiatives individuelles non coordonnées, et un encadrement plus rigoureux de la jeunesse.
L’UDPS n’a pas le droit de trahir l’héritage de lutte pour lequel tant de Congolais ont payé le prix fort.
La marche désordonnée de ce vendredi en est une illustration criante. Organisée sans autorisation, sans mot d’ordre officiel, et sans le moindre encadrement fédéral, cette action révèle une instrumentalisation manifeste de la jeunesse.
Des jeunes mobilisés à la hâte, motivés par des intérêts financiers et non par un projet politique clair.
La candidature en question semble davantage servir des ambitions personnelles que l’intérêt général du parti.
Un parti vidé de ses valeurs fondatrices ?
L’absence des membres du comité fédéral lors de cette démonstration pose une question fondamentale : où est passée la discipline de parti ? L’UDPS, jadis structurée et portée par une forte culture de lutte et de respect des organes, semble désormais livrée à des batailles d’égos locaux, aux antipodes de ses principes fondateurs.
Le risque d’un éclatement progressif
Si rien n’est fait, l’UDPS à Kananga risque de se déliter davantage. Les rivalités internes, l’absence de leadership unificateur et l’oubli des cadres idéologiques peuvent conduire à un effondrement progressif de la base militante. Pire encore, cette instabilité pourrait faire le lit d’une perte d’influence du parti dans une province historiquement acquise à sa cause.
