La prison du territoire de Demba, située à 60 km de Kananga, offre aujourd’hui un spectacle alarmant. Construite en 1942 à l’époque coloniale, cette maison carcérale est dans un état de délabrement avancé, indigne d’un établissement pénitentiaire du 21e siècle.
C’est ce qu’a révélé la directrice adjointe de la prison, Brigitte Kapinga Biduaya, lors de la visite du ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, le mercredi 3 décembre 2025.
Avec seulement deux policiers assurant la garde, un personnel non mécanisé et des détenus qui dorment à même le sol dans des conditions insalubres, la prison de Demba est tout simplement inhabitable. Pire, les prisonniers peinent à se nourrir, faute de prise en charge suffisante.
La prison, conçue pour accueillir 100 détenus, n’en héberge aujourd’hui que 12, dont un seul condamné. Cette faible occupation n’est pas signe d’un bon fonctionnement judiciaire, mais plutôt le résultat de l’effondrement des infrastructures et du manque total de moyens humains, matériels et logistiques.
La visite du ministre Ngefa a permis de dresser un constat sans appel : la prison de Demba n’a plus sa place dans un État de droit. Il a reconnu l'urgence de sa réhabilitation, dans le cadre de sa politique de "justice de proximité", mais les promesses doivent désormais se traduire par des actes concrets.
Combien de temps encore l’État congolais tolérera-t-il de telles violations des droits humains au cœur de son système carcéral ?
La société civile, les ONG de défense des droits humains et les partenaires techniques et financiers doivent se mobiliser pour mettre fin à cette honte nationale. La prison ne peut pas être un tombeau oublié pour les plus vulnérables.
Denis Ngalamulume
