Sur l’axe routier Kananga–Demba, dans le territoire de Demba au Kasaï-Central, les populations commerçantes font face à une situation de plus en plus préoccupante. À presque chaque village traversé, des barrières dites "salongo" ont été érigées de manière informelle par de jeunes habitants, souvent sans encadrement ni légitimité administrative.
Ces jeunes, pour la plupart sans emploi stable, exigent entre 500 et 1 500 francs congolais aux vendeurs ambulants et petits commerçants à vélo ou à moto, sous prétexte de "motivation" pour des travaux communautaires censés contribuer à l’entretien de la route. Pourtant, les constats sur le terrain montrent que peu, voire aucun travail effectif n’est réalisé sur ces tronçons, parfois durant des mois.
Ce système de rançonnement abusif cible particulièrement les "Bayanda", ces commerçants itinérants qui ravitaillent la ville de Kananga en produits vivriers essentiels : maïs, haricots, huile de palme, manioc, etc. Ces frais illégitimes s’ajoutent aux coûts logistiques déjà élevés, provoquant une flambée des prix sur les marchés urbains.
« Nous payons jusqu’à 10 fois avant d’arriver à Kananga. Comment peut-on vendre à bon prix après tout cela ? », déplore un commerçant à moto interrogé sur la route.
La situation devient d’autant plus inquiétante que l’administration territoriale de Demba semble absente dans la régulation de cette pratique, malgré les nombreuses plaintes des usagers.
À l’heure où le gouvernement provincial prône le désenclavement et la stabilisation des prix des denrées de première nécessité, cette réalité sur l’axe Kananga–Demba constitue un frein majeur au développement économique local et à l’amélioration des conditions de vie de la population.
Les autorités compétentes sont appelées à intervenir de toute urgence, afin de mettre fin à ces pratiques illégales, restaurer la libre circulation et permettre aux commerçants de continuer à approvisionner la ville dans des conditions dignes et sécurisées.
Dénis Ngalamulume
