La justice militaire congolaise a rendu un verdict lourd, ce lundi 16 juin, lors d’une audience publique tenue à Katubwe, dans le territoire de Dibaya.

Le tribunal militaire de garnison de Kananga a condamné à la servitude pénale à perpétuité deux individus accusés de crimes d’une extrême gravité: crimes contre l’humanité par meurtre, tortures, et appartenance à un mouvement insurrectionnel.

Les deux accusés, Patient Kayembe Kanuseki (présent au procès) et Nyengele Kasalu (en fuite), ont été jugés coupables sur la base de plusieurs éléments à charge, lors d’un procès mené sous haute surveillance. Le président du tribunal, le lieutenant-colonel magistrat Nawej Diur, a déclaré: « En application de l’article 7 du code pénal militaire, le tribunal militaire de garnison de Kananga prononce une seule peine, soit la servitude pénale à perpétuité à l’endroit des prévenus Patient Kayembe Kanuseki et Nyengele Kasalu, en fuite. »

Ce jugement intervient dans un contexte de tensions persistantes dans le Kasaï-Central, marqué ces dernières années par des violences communautaires, des affrontements armés et des mouvements insurrectionnels.

Une justice militaire face aux crimes les plus graves

Les chefs d’accusation retenus meurtres, tortures, crimes contre l’humanité, et engagement dans une rébellion armée* relèvent du droit international humanitaire, appliqué ici par la juridiction militaire. Cette décision traduit une volonté de fermeté face aux auteurs de violences graves, et vise à réaffirmer le rôle de l’État dans la protection des populations civiles.

Ce verdict du tribunal militaire de Kananga constitue un signal fort de la justice militaire congolaise, qui entend renforcer la lutte contre l’impunité dans les zones touchées par les conflits armés. Si l’un des condamnés reste en fuite, la traque se poursuit, et l'audience laisse espérer pour les victimes que justice sera rendue jusqu’au bout.