Dans la nuit du 11 au 12 septembre, un père de famille a été froidement tué à Mont-Ngafula après avoir tenté de défendre sa maison contre une bande armée.

Un drame d’une rare violence a secoué le quartier Bianda, dans la commune de Mont-Ngafula (Kinshasa), où M. Kamanda, ingénieur de profession, a perdu la vie en protégeant sa femme et ses enfants. L’attaque s’est produite entre 1h et 2h du matin, sur l’avenue Mpeyi 3.

Selon les témoignages recueillis, tout a commencé lorsque la victime a entendu des bruits suspects et a aperçu, depuis sa fenêtre, plusieurs individus en train de forcer le portail de sa parcelle. Malgré ses cris pour alerter le voisinage, aucune aide n’est intervenue.

Armés et déterminés, les assaillants ont tenté de défoncer la porte du salon. Face à la menace, M. Kamanda a décidé de sortir pour leur faire face. Les malfrats ont aussitôt réclamé de l’argent avant de le frapper violemment. Seul contre plus d’une dizaine d’hommes, il s’est défendu avec courage.

Voyant sa résistance, les criminels l’ont atteint à la tête avec un objet lourd, puis ont fait irruption dans la maison, menaçant directement sa famille. Dans un ultime élan protecteur, il s’est interposé et a reçu deux balles, à la poitrine et au ventre. Gravement touché, il a continué à se battre avant d’être finalement achevé à coups de machette et d’armes diverses.

Après près de deux heures de terreur, les assaillants ont quitté les lieux avec un téléphone et une modeste somme d’argent, laissant derrière eux deux véhicules abandonnés.

Le plus choquant reste l’absence d’intervention des forces de l’ordre. Ni la police ni l’armée ne sont apparues, malgré les coups de feu entendus et la proximité d’un poste de sécurité ainsi que de la résidence d’un ministre gardée par des militaires.

Transporté d’urgence à l’hôpital, M. Kamanda a succombé à ses blessures sous les yeux impuissants de sa famille.

Ce drame relance la question lancinante de l’insécurité urbaine à Kinshasa et du silence des autorités face aux attaques meurtrières qui continuent d’endeuiller les familles.

Abdoul ULAFIA/Tshopo