Dans les marchés populaires de la capitale congolaise, un produit discret mais résilient tire son épingle du jeu: le poisson salé. Derrière ses apparences modestes, ce commerce s’impose comme un pilier économique pour de nombreuses familles, en particulier pour les femmes vendeuses, qui y trouvent une source de revenu stable et durable.

Rencontrée dans le marché de Gambela, Jeannette Bambi, entrepreneure dans la vente de poissons salés, témoigne:

« Vendre du poisson salé ici à Kinshasa, c’est un moyen essentiel de gagner ma vie chaque jour. Ce produit plaît beaucoup parce qu’il se conserve longtemps et reste accessible à beaucoup de clients. Grâce à cette activité, je peux subvenir aux besoins de ma famille, tout en restant proche de chez moi. »

Un constat partagé par de nombreuses commerçantes dans les quartiers de Matete, Ngaba ou encore Masina, où le poisson salé constitue une denrée de base dans les habitudes alimentaires.

Un produit prisé pour sa durée de conservation

Dans un contexte urbain marqué par des coupures d’électricité fréquentes et une inflation tenace, le poisson salé s’impose comme une alternative de choix:

• Facile à transporter
• Peu périssable sans réfrigération
• Adapté à tous types de plats

Les ménages y voient un aliment pratique, tandis que les vendeuses y trouvent un stock qui ne s’écoule jamais à perte.

Le commerce du poisson salé ne nécessite ni grand capital, ni matériel sophistiqué. Une bassine, un tabouret, quelques contacts avec des grossistes suffisent à démarrer.

« Ce sont des petits moyens, mais un grand effort. Même les étudiantes font ça pour payer leurs frais. Ce commerce fait vivre Kinshasa », affirme Rose, une revendeuse rencontrée au marché de Matete.

Ce secteur informel, trop souvent négligé par les politiques économiques, mérite pourtant attention. Il contribue non seulement à l’économie locale, mais également à la résilience des foyers en période de crise.

À l’heure où la recherche d’autonomie économique féminine est une priorité nationale, le poisson salé démontre que des solutions locales et traditionnelles peuvent offrir de vrais leviers de développement.