Dans le cadre de la lutte contre l'insécurité qui sévit dans certaines provinces du pays, la Police Nationale Congolaise (PNC) a annoncé l'arrestation de 114 présumés bandits urbains, dont six femmes, lors des opérations ciblées menées dans plusieurs localités du Kongo-Central. Les arrestations ont eu lieu dans les villes de Boma et Matadi, ainsi que dans les territoires de Sekebanza et Songololo, sur instruction du Vice-Premier Ministre en charge de la Sécurité, Shabani Lukoo. Ce coup de filet s'inscrit dans un programme de sécurisation des grandes agglomérations congolaises et vise à assainir les zones où les Kuluna, des groupes de délinquants violents, mènent des actions criminelles depuis plusieurs années.

L'opération, baptisée "Ndobo", a été officiellement lancée à Matadi, où les détenus ont été présentés au Vice-Premier Ministre, qui a salué l'efficacité de l'action des forces de l'ordre. Israël Kantu Bakulu, commissaire provincial de la PNC, a accompagné cette cérémonie qui marque le début d’une série d'interventions dans d'autres régions du pays. Selon les autorités, ces arrestations font suite à des plaintes récurrentes des citoyens qui dénoncent les activités de ces groupes de bandits responsables d'agressions, de vols à main armée, et de troubles à l'ordre public.

Cette initiative démontre la volonté du gouvernement de rétablir la sécurité dans les grandes villes et d'affronter de manière frontale les menaces posées par les Kuluna. Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a placé la sécurisation du pays parmi les priorités de son programme d'action, et l'opération "Ndobo" s’inscrit pleinement dans ce cadre. L'implication des comités provinciaux et locaux de sécurité dans la gestion de ces opérations montre la volonté de renforcer la gouvernance sécuritaire à la base, là où les problèmes de sécurité se manifestent avec la plus grande acuité.

Au-delà de l'aspect répressif, cette opération met en lumière les défis sécuritaires auxquels la RDC est confrontée et la nécessité d'une stratégie à long terme. Les autorités doivent non seulement lutter contre la criminalité, mais aussi promouvoir des politiques de prévention et d'intégration sociale des jeunes, souvent les premières victimes du recrutement des Kuluna. Une approche inclusive et durable est donc indispensable pour éviter que les jeunes ne sombrent dans la délinquance et pour garantir un avenir de paix et de sécurité pour la population congolaise.

Moïse Manyong