‎Le mouvement rebelle AFC/M23 a officiellement revendiqué ce mercredi 10 décembre la prise de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, marquant une nouvelle étape dans l’escalade du conflit armé à l’est de la République démocratique du Congo. Dans un communiqué signé par son porte-parole, Lawrence Kanyuka, le groupe affirme avoir « libéré » la ville et appelle les habitants à reprendre leurs activités sous sa protection.

‎« Aujourd’hui, la menace a été écartée et nous confirmons que la ville d’Uvira est désormais libérée », a déclaré Kanyuka, dénonçant au passage les « discours de haine » et les « massacres » qu’il attribue aux forces coalisées du régime de Kinshasa et à l’armée burundaise. Le mouvement rebelle affirme vouloir garantir la sécurité des populations locales et invite les déplacés à regagner leurs foyers.

‎Un retrait stratégique des FARDC

‎Selon plusieurs sources locales, les Forces armées de la RDC (FARDC) se seraient retirées de la ville sans livrer de combat direct, se repliant vers Makobola, à une trentaine de kilomètres au sud.

‎Une source gouvernementale, sous couvert d’anonymat, a justifié ce retrait par la nécessité d’éviter des pertes civiles: « Quand les éléments AFC/M23 s’installent sur les hauteurs et bombardent la ville, toute riposte de nos forces expose inévitablement les civils. Le seul moyen efficace aurait été de les bloquer bien en amont…»

‎La chute d’Uvira, ville stratégique située sur les rives du lac Tanganyika et à la frontière du Burundi, représente un tournant majeur dans l’offensive du M23, soutenu par le Rwanda selon plusieurs rapports des Nations unies. Elle intervient quelques jours seulement après la signature des accords de paix de Washington, censés désamorcer les tensions entre Kinshasa et Kigali.

‎Alors que les autorités congolaises n’ont pas encore réagi officiellement à cette annonce, la situation humanitaire se dégrade rapidement. Des milliers de civils ont fui les combats dans la plaine de la Ruzizi, et les ONG alertent sur un risque d’aggravation de la crise dans les jours à venir.

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‎Roger AMANI