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Joseph Kabila aurait, selon certaines sources, annoncé son retour imminent dans l’Est de la République démocratique du Congo. Si cette information s’avère exacte, deux hypothèses se dessinent.
1. La rencontre en Namibie : une alliance tacite ?
D’après des indiscrétions persistantes, Joseph Kabila et Félix Tshisekedi se seraient bel et bien rencontrés en Namibie. Toutefois, les véritables enjeux de cette entrevue demeurent obscurs. Un élément pourrait cependant confirmer l’existence d’un accord : le silence obstiné de Félix Tshisekedi. En effet, si ce dernier venait à ne point réagir à l’annonce du retour de son prédécesseur, cela laisserait présager l’existence d’un pacte secret, conclu sous la pression des garants du fameux "compromis à l’africaine".
Félix Tshisekedi, coutumier des invectives et des saillies verbales, n’est guère enclin au silence lorsqu’il est directement visé. Rappelons, à cet égard, son mutisme après les propos injurieux du fils de Yoweri Museveni, ou encore son absence de réaction face au rapport accablant sur le soutien présumé de l’Ouganda au mouvement M23.
2. Une pression sur le régime, voire un avertissement ?
Dans l’hypothèse où cette rencontre ne serait qu’un leurre, un mensonge, le retour de Joseph Kabila prendrait alors l’allure d’un signal fort, destiné à exercer une pression directe sur le régime, et plus particulièrement sur Félix Tshisekedi. Une telle manœuvre ne serait pas anodine : elle pourrait entraîner une déstabilisation profonde au sein de l’armée régulière. Joseph Kabila, mieux que quiconque hormis peut-être son successeur, connaît les arcanes du pouvoir et de la machine militaire. Il n’a jamais véritablement lâché prise sur cette dernière. Son inaction actuelle pourrait être motivée par des considérations personnelles, mais il ne faut pas oublier que l’homme a passé sa jeunesse dans la jungle, aguerri aux rapports de force les plus rudes.
Un affrontement direct entre ces deux figures politiques serait, pour le régime en place, une entreprise périlleuse, voire suicidaire, surtout dans un contexte où Félix Tshisekedi semble avoir aliéné nombre de ses anciens alliés par son manque de constance dans le respect des engagements pris.
En définitive, c’est toujours le peuple congolais qui paie le prix fort de ces jeux d’alliance et de trahison. Un peuple trahi dans sa volonté, sacrifié sur l’autel des intérêts personnels d’une classe politique déconnectée de ses aspirations. Tant que la population congolaise ne se réappropriera pas son destin, l’avenir demeurera incertain.
Par Daniel-Louis Mpela
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