L’objectif fondamental de tout parti ou regroupement politique devrait être la conquête du pouvoir, suivie de sa consolidation à travers une gouvernance responsable. Or, l’Union sacrée initiée par Félix Tshisekedi semble s’être éloignée de cette noble vocation. Ce conglomérat hétéroclite, composé à près de 80 % d’anciens kabilistes, ne rassemble aujourd’hui qu’une élite politique démagogique, mue par l’instinct de survie et la soif du pouvoir.

Nombreux de ces opportunistes, aujourd’hui ralliés à Tshisekedi, s’inquiètent de leur avenir politique après 2028. Ils multiplient les manœuvres, allant jusqu’à pousser le président Tshisekedi à se retourner contre ses anciens alliés(CENCO/ECC). Le comportement hypocrites de ces opportunistes est dangereux comme en témoignent les attaques à peine voilées de Lambert Mende et Constant Mutamba contre Joseph Kabila. Or, Félix Tshisekedi devrait le savoir : celui qui règne aujourd’hui peut devenir demain la cible des critiques les plus virulentes plus encore que ne l’a été son prédécesseur Kabila.

Certains n’hésitent pas à diaboliser Tshisekedi pour l’inciter à rompre avec les accords de la CENCO/ECC, alors qu’eux-mêmes profitaient tranquillement du système et se moquaient de l’opposition pendant que les militants de l’UDPS, de l’ECiDé ou du MLC versaient leur sang dans les rues, bravant la répression lors des marches anti-Kabila. Je me souviens encore de cette déclaration de Lambert Mende, alors ministre de la Communication, qui rejetait avec véhémence la nomination de Tshisekedi comme Premier ministre.

Ironie du sort, cette Église catholique, hier refuge et soutien de l’opposition, est aujourd’hui traitée d’ennemie par ceux-là mêmes qu’elle avait autrefois protégés. Et pourtant, elle a fini par accepter Joseph Kabila. Elle acceptera aussi Félix Tshisekedi après son mandat, malgré les insultes d’aujourd’hui.

Le véritable déboulonnement du système ne pourra advenir que si Félix Tshisekedi accepte la main tendue du dialogue proposé par la CENCO/ECC. Il est temps de reconstruire une classe politique gangrenée par l’opportunisme, et cela ne pourra se faire qu’à travers un dialogue sincère entre Tshisekedi, Kabila, Fayulu et Katumbi. Le président doit aussi s’interroger : qu’espérait-il en accédant au pouvoir, et qu’a-t-il réellement accompli ?

Le changement profond de notre système politique passe par une refondation totale, et cela ne pourra se faire qu’à travers un véritable dialogue intercongolais. Le moment est venu de dépasser les rancunes et les calculs partisans pour refonder notre avenir commun.

Par Daniel-Louis Mpela ✍️