La ville stratégique d’Uvira, située au bord du lac Tanganyika dans la province du Sud-Kivu, est tombée sous le contrôle du mouvement rebelle M23 ce mardi 9 décembre. 

Cette prise survient malgré la signature récente d’un accord de paix entre les présidents Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC) et Paul Kagame du Rwanda, sous l’égide des États-Unis et du Qatar.

Une avancée éclair du M23

Depuis le 1er décembre, le M23 a lancé une offensive rapide dans le Sud-Kivu, capturant des localités clés telles que Luvungi, Bwegera et Sange avant d’entrer dans Uvira le 9 décembre. Les Forces armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés burundais ont été contraints de se replier, laissant la ville sans défense. 

Cette progression a provoqué le déplacement de plus de 200 000 personnes, dont environ 20 000 ont trouvé refuge au Burundi.

Un accord de paix fragilisé

L’accord de paix signé le 4 décembre à Washington visait à instaurer un cessez-le-feu et à promouvoir la coopération régionale. Cependant, le M23 n’a pas été partie prenante de cet accord et a poursuivi ses opérations militaires. 

Le président Tshisekedi a accusé le Rwanda de soutenir le M23 en violation de l’accord, tandis que Kigali dément toute implication.

Réactions nationales et internationales

De retour du Qatar, le président Tshisekedi a été accueilli chaleureusement à Kinshasa et a prononcé un discours sur l’état de la nation le 8 décembre, affirmant que la souveraineté de la RDC ne serait pas compromise . Cependant, la chute d’Uvira remet en question la capacité du gouvernement à contrôler l’est du pays.

Les Nations Unies et les États-Unis ont exprimé leur inquiétude face à l’escalade de la violence et ont appelé à une désescalade immédiate .

La prise d’Uvira par le M23 souligne les défis persistants en matière de sécurité et de gouvernance dans l’est de la RDC. Elle met également en évidence les limites des accords de paix qui n’incluent pas tous les acteurs du conflit. Une solution durable nécessitera une approche inclusive, impliquant toutes les parties prenantes et abordant les causes profondes de l’instabilité dans la région.