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Un silence troublé hante les allées du cimetière Kashamata, situé à une dizaine de kilomètres du cœur de Lubumbashi. Là où les vivants viennent se recueillir, de nouvelles croix surgissent sur des tombes existantes. Les sépultures se superposent.
Les défunts sont exhumés sans l’être, piétinés par l’improvisation urbaine. C’est l’image glaçante d’un cimetière transformé en terrain vague administratif, où la dignité des morts semble cesser là où commence le désordre des vivants.
Profanation silencieuse
Ce que certains appellent “erreurs d’inhumation” devient une profanation déguisée. Dans une ville en croissance rapide, où le foncier est mal régulé et les archives funéraires quasi inexistantes, les tombes ne sont plus des sanctuaires mais des surfaces à réexploiter. Pas de registre fiable, pas de cadastre des sépultures. C’est la loi du hasard qui guide les pelles.
“C’est une scène bouleversante”, confie un riverain. “Même les morts n’ont plus leur espace ici.”
Le maire face au scandale
Alerté par cette situation tragique, le Maire de Lubumbashi, Patrick Kafwimbi Mumamba, s’est rendu sur place avec son équipe technique. Un constat amer:
“Nous avons mesuré l’ampleur du problème. Ce n’est pas seulement une erreur de gestion, c’est une alerte sur notre responsabilité collective.”
Mais la population attend plus qu’une inspection: des actes, des sanctions, un plan clair. L'émotion est palpable, mais le déni structurel est bien plus ancien que cette visite.
Kashamata devient le miroir d’une crise urbaine où même la mort n’a pas droit au respect. Ce lieu de repos éternel bascule dans le provisoire, dans le dérisoire. Quand les sépultures se chevauchent, c’est toute la ville qui perd sa mémoire.
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