Après le dépôt de la plainte au Tribunal du travail de Lubumbashi de Nestor KIKABA contre son ancien média Kyondo Radio et Télévision pour 15 mois d’arriérés, deux journalistes couverts d’anonymat révèlent à notre rédaction d’Express Média que la situation sur l’impaiement est générale dans l’espace grand Katanga.
À Lubumbashi, les chaînes de renom telles que Malaïka, Mwangaza, HK6, Dynamique, RTLJ, Héritage, Fire, RTIV et la chaîne nationale RTNC station de Lubumbashi, sont dans le même bourbier. Parmi ces chaînes précitées, certaines accusent plus de 10 mois voire plus d’arriérés rendant ainsi le travail du journaliste précaire.
Pourquoi le journaliste ne démissionne pas à cause de ce non-paiement?
Selon les professionnels de médias qui se sont livrés à nous, démissionner est une action de braver le chômage mais sans obtenir gain de cause. Car presque 99% des journalistes n’ont pas de contrats signés qui pourraient leur permettre d’aller en justice contre leur responsables des maisons de presse.
Comment le journaliste parvient à vivre sans un salaire régulier ?
Il n’est plus un secret de polichinelles mais une réalité constatée par plusieurs voire ceux qui ne sont pas du métier. La caméra, le micro et l’ancre constitueraient une arme de chasse pour le chevalier de la plume et du micro. Le journaliste a un carnet d’adresses aussi riche qui lui permet de dénicher des personnes avec lesquelles il peut faire une interview à l’issue de laquelle, il obtient l’argent du transport appelé dans le jargon journalistique “ KAWAMA” qui, de manière géologique est une mine de cuivre située à quelques kilomètres de Lubumbashi.
Ce “ KAWAMA ” est une véritable survie pour le journaliste bien que cette pratique soit d’une part qualifiée de “ mendicité”.
Les conséquences directes de cette “ Mine de cuivre ” ?
Conscient d’avoir pris une somme d’argent d’un politique lors d’un échange, le professionnel de médias ne traitera pas le sujet ou l’information comme il le fallait. C’est là qu’une corruption morale tire sa source.
Que dit la loi sur le contrat entre journaliste et média ?
En République Démocratique du Congo, le contrat de journaliste est régi principalement par l'ordonnance-loi n°81-012 du 2 avril 1981 portant statut des journalistes, qui a été complétée et révisée par de nouvelles réglementations sur la presse, notamment la loi n°23/009 du 13 mars 2023. L'ordonnance-loi de 1981 exige que les journalistes soient engagés par contrat et prévoit également des barèmes salariaux.
- L’ordonnance-loi n°81-012 du 2 avril 1981 : C'est le texte fondateur qui définit le statut du journaliste, les conditions d'accès à la profession et impose la signature d'un contrat:
- La loi n°23/009 du 13 mars 2023 : Cette loi sur la presse est venue moderniser le cadre légal, renforçant la liberté de presse, l'accès aux sources d'information et les garanties pour les journalistes, tout en complétant les dispositions antérieures.
- L’lmplication concrète : En vertu de ces textes, un contrat de travail est obligatoire entre un employeur et un journaliste professionnel, et ce contrat doit respecter les conditions fixées par la loi, notamment les barèmes salariaux prévus.
L’applicabilité des textes ci-dessous reste à ces jours, un rêve paradoxal. Le journaliste se retrouve impuissant devant son employeur en cas de non respect de ces règles.
Par ailleurs, plusieurs médias sont créés par les politiques quand ils sont aux affaires pour leur propagande souvent électorale. Mais une fois que ces personnalités politiques ne sont nommées ou élues, les chaînes se meurent.
Enquête de la Rédaction
