Inongo, chef-lieu de la province du Mai-Ndombe, a été le théâtre ce samedi 06 décembre d’une initiative inédite et hautement symbolique en faveur de l’autonomisation politique des femmes issues des communautés autochtones pygmées. Près de 120 femmes ont pris part à une séance de sensibilisation axée sur le leadership politique et l’implication des femmes dans la gouvernance locale et nationale.
L’activité, organisée par Madame Joceline Bola Nsambi, est le fruit d’un engagement personnel, nourri par la formation reçue dans le cadre du programme "She Leads", mis en œuvre par la Fondation Internationale pour les Systèmes Électoraux (IFES), avec l’appui du Foreign Commonwealth and Development Office. Cette initiative vise à renforcer la participation des femmes, en particulier celles des communautés historiquement marginalisées, dans les sphères de décision.
« Cette activité a consisté à renforcer les capacités de ces femmes sur le leadership politique et leur implication dans la gestion de la chose publique », a précisé Madame Bola, visiblement engagée à briser les barrières de l’exclusion sociale et politique.
Un message fort : l’inclusion des oubliées
Les femmes autochtones pygmées, longtemps reléguées au second plan dans les processus politiques et décisionnels, ont accueilli avec enthousiasme cette opportunité de se former et d’échanger sur leur rôle dans la société. Pour Madame Nkoy Louise, l’une des participantes, cette initiative est un signal d’espoir.
« Nous sommes tellement dans la joie et nous apprécions cette initiative. Nous demandons à l'initiatrice de revenir pour une autre séance et de permettre la poursuite de ce travail dans nos communautés pygmées », a-t-elle déclaré, pleine de gratitude.
Un éveil citoyen en marche
Au-delà de la formation théorique, cet atelier marque un pas vers l’éveil citoyen des femmes pygmées, souvent confrontées à la double discrimination : celle liée au genre et celle due à leur appartenance ethnique. En leur donnant la parole et des outils, l’initiative vient combler un vide longtemps ignoré dans les politiques d’inclusion.
L’approche de Madame Bola a consisté à aller vers ces femmes, à les écouter, les former, mais aussi à valoriser leur potentiel dans les dynamiques politiques locales. Un acte salué par plusieurs acteurs de la société civile et autorités locales.
Un exemple à suivre dans tout le pays
Alors que la RDC s’engage progressivement vers une gouvernance plus inclusive et représentative, de telles initiatives locales méritent d’être soutenues et reproduites. Le combat pour l’égalité et la participation effective des femmes dans la gestion de la cité ne peut faire l’économie d’une prise en compte des réalités spécifiques des communautés autochtones.
L'appel est désormais lancé aux institutions, ONG et partenaires techniques pour accompagner ces efforts de terrain, afin que plus aucune femme, quelle que soit son origine, ne soit laissée pour compte dans la construction d’une société plus juste et équitable.
