Un mois après avoir alerté l’opinion sur la présumée spoliation de la concession connue sous le nom de « marché Dubaï » à Mwene-Ditu, la Nouvelle société civile congolaise (NSCC) hausse le ton. L'organisation a annoncé ce mercredi 26 novembre une série d’actions citoyennes, dont une marche publique, pour exiger des autorités provinciales la clarification totale de ce conflit foncier.
Dans un communiqué officiel, Humberto Bukasa, coordonnateur provincial a.i. de la NSCC, exprime son indignation face à la lenteur observée dans le traitement du dossier par l’Assemblée provinciale. Des députés avaient pourtant saisi l'organe délibérant pour la mise en place d'une commission spéciale d'enquête.
Selon la NSCC, cette commission chargée de faire la lumière sur le conflit foncier n’a jamais été rendue opérationnelle.
« Par expérience, la meilleure façon de distraire le peuple et d’étouffer un dossier, c’est de l’envoyer dans une commission qui ne sera jamais opérationnelle faute de moyens financiers ou logistiques », a déclaré Humberto Bukasa, dénonçant une stratégie visant à refroidir l’opinion sur une spoliation qu'il juge « bien réelle ».
Face à ce qu'elle qualifie d'« inertie » de l'appareil provincial, la NSCC annonce qu'elle ne relâchera pas la pression.
Ces actions serviront également de plateforme pour dénoncer les frais scolaires jugés « illégaux » qui sont exigés dans plusieurs écoles de Mwene-Ditu et ses environs. La NSCC a promis de communiquer incessamment le chronogramme précis des mobilisations.
Une source proche du Maire de Mwene-Ditu a apporté un éclairage divergent, contestant la qualification de « marché » et l'idée de vente du site. Il ne s’agirait nullement d’un marché formel, mais d'un terrain vague transformé en dépotoir et en repaire pour des délinquants, posant un problème de sécurité majeur pour les habitants.
Maître Gaüs Tshiama, Maire de la ville, avait précédemment rejeté l'idée de vente : « Celui qui vous dit que la parcelle est vendue, qu’il vous brandisse les documents de vente. Qui l’a achetée ? Et à combien ? », s'était-il interrogé, ajoutant que le site n’était pas vendu mais plutôt en cours de délocalisation.
Le bras de fer entre la société civile qui dénonce une spoliation et l'Exécutif qui parle de réhabilitation ou de délocalisation pour raison de sécurité est donc total.
Choél Tshimanga
