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Après le communiqué de la présidence angolaise annonçant qu’elle établira des contacts avec le M23 afin que les délégations de la RDC et du M23 mènent des négociations directes, la toile est ébullition.
Non sans ironie beaucoup parlent de la contradiction et du rétropédalage du Président Félix Tshisekedi.
Ont-ils raison ?
Comment concilier la démarche du Président angolais avec la résolution 2773 du Conseil de Sécurité de l’ ONU et le refus catégorique de Fatshi de négocier avec le M23 ?
L’initiative du président angolais soulève une problématique de compatibilité avec la résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations unies et la position ferme de Fatshi qui rejette tout dialogue direct avec le M23 . Voici notre analyse :
La résolution 2773 adoptée en décembre 2023 condamne les actions du M23 et appelle au retrait immédiat du M23 des territoires occupés en RDC. La résolution insiste sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC et soutient les initiatives diplomatiques régionales, notamment celles menées par la communauté de l’ EAC et la CIRGL .
Cette résolution ne préconise pas de négociations directes avec le M23 , ce qui signifie que toute médiation devait se faire ds un cadre plus large impliquant les États et les mécanismes régionaux existants.
Quand à Fatshi, il a tjrs maintenu une position de fermeté vis-à-vis du M23 considéré comme un groupe terroriste soutenu par le Rwanda. En dépit d’une solution militaire, il privilégie des pressions diplomatiques pr forcer le M23 à se retirer. Cette posture s’explique par plusieurs raisons :
- La légitimité du gvt congolais n’est pas à négocier avec un groupe armé qui viole la souveraineté nationale ;
- L’ échec des précédentes négociations comme celle de Nairobi où le M23 a utilisé les pourparlers pour se renforcer militairement ;
- La pression de l’opinion publique congolaise qui rejette massivement toute forme de négociations avec le M23 .
Fatshi devait il s’opposer d’emblée à l’initiative du président angolais ?
L’ Angola joue un rôle clé ds les efforts de médiation en Afrique Centrale ,notamment à travers la feuille de route de Luanda ,qui vise à trouver une solution pacifique à la crise dans l’ Est de notre pays.
Nous interprétons l’idée de contacts directs entre Luanda et le M23 de deux manières :
- Soit comme une tentative d’obtenir un engagement du M23 à respecter un cessez-le-feu et à se retirer sans impliquer directement Kinshasa dans un dialogue avec le groupe armé ;
- Soit comme une pression su Kigali qui soutient le M23 ,en négociant directement avec son allié afin de faciliter une désescalade.
Comment concilier ces approches ?
Pour éviter une contradiction avec la résolution 2773 et la position du président Tshisekedi, l’ Angola pourrait :
- Encadrer son initiative dans un cadre strictement diplomatique et non politique, en insistant sur un canal de dialogue visant à faciliter l’application de la résolution et le retrait du M23 ;
- S’assurer que cette méditation reste sous l’égide de mécanismes régionaux existants ( CIRGL, EAC, SADC ) afin de ne pas légitimer le M23 comme un interlocuteur politique ;
-Coordonner toute démarche avec Kinshasa, afin que la RDC garde maîtrise du processus et que cela découle d’une pression extérieure.
Le succès de cette approche dépendra de la transparence de l’initiative angolaise et de son alignement avec la politique de Kinshasa. Si l’ Angola parvient à obtenir un retrait du M23 à la suite d’une négociation avec une délégation congolaise, sans impliquer le Président Félix Tshisekedi à négocier directement, cette stratégie pourrait être un compromis viable.
Ceux qui crient à un rétropédalage du PR sur fond de contradictions n’ analysent pas le dossier ds toute sa complexité en considérant la chronologie de différentes étapes du processus.
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