Dans la chefferie de Bwito, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), la dégradation avancée des routes agricoles menace sérieusement la survie économique des communautés rurales. Depuis deux ans, les axes reliant les villages agricoles — notamment celui entre Bwalanda et Kibirizi — sont devenus pratiquement impraticables, une situation empirée par l’arrêt des travaux de canotage manuel.
Les conséquences sont directes : le transport des produits agricoles est ralenti, les pertes post-récolte augmentent, et les prix grimpent sur les marchés. « Aller de Bwalanda à Kibirizi avec un camion est devenu un véritable parcours du combattant », témoigne Thierry Kambale, transporteur local. Il dénonce des tronçons transformés en pièges, notamment vers Kibingu, près de la rivière, où les accidents sont fréquents.
En saison de pluie, certaines zones sont complètement isolées, forçant les transporteurs à faire de multiples allers-retours avec des charges réduites, ce qui accroît les coûts logistiques.
Les communautés locales, fortement dépendantes de l’agriculture, appellent à l’intervention urgente des autorités provinciales, du gouvernement central et des ONG pour la réhabilitation de ces routes vitales. « Sans routes, il n’y a pas de marché, et sans marché, il n’y a pas de vie ici », affirme un agriculteur rencontré à Kibirizi.
Dans cette zone encore marquée par les séquelles du conflit, la réhabilitation des infrastructures constitue un levier essentiel pour la relance économique, la réduction de la pauvreté et la consolidation de la paix.
