Alors que les massacres et les violences se poursuivent dans l’est de la République démocratique du Congo, des voix s’élèvent pour exiger une réponse plus ferme des autorités. Parmi elles, celle de Monseigneur Sikuli Paluku Melchisédech, évêque du diocèse de Butembo-Beni, qui s’est exprimé avec force ce dimanche 23 novembre 2025 lors d’une messe célébrée à la paroisse Christ Roi de Tamende, dans la commune de Mulekera (ville de Beni, Nord-Kivu).
Devant une assemblée nombreuse, le prélat a interpellé les Forces armées de la RDC (FARDC), appelant les militaires à assumer pleinement leur rôle dans la protection des populations civiles, durement éprouvées par les attaques des groupes armés, notamment les présumés terroristes ADF.
« Les militaires doivent se sacrifier comme Jésus l’a fait pour l’humanité. Ils doivent prendre en main la sécurité de notre province, où des hôpitaux, des écoles et des véhicules sont réduits en cendres », a-t-il déclaré avec émotion.
L’évêque a également appelé à la mobilisation générale, invitant les forces vives locales, la population et les autorités à conjuguer leurs efforts pour restaurer la paix. Il n’a pas manqué de pointer du doigt le silence apparent de Kinshasa, regrettant que la situation sécuritaire dans l'Est ne semble pas recevoir l'attention qu’elle mérite.
« Lors de mon séjour dans la capitale, j’ai eu l’impression que ce que nous vivons ici à l’Est ne touche pas suffisamment les décideurs », a-t-il déploré.
Un cri du cœur qui rejoint celui de nombreux habitants du Nord-Kivu, lassés de vivre sous la menace permanente des groupes armés.
Kasivika D'Alzon
