Le territoire de Lubero, dans le Nord-Kivu, vit actuellement une série d’attaques meurtrières attribuées aux terroristes des Forces Démocratiques Alliées (ADF). En l’espace de trois jours, au moins 40 civils sont massacrés dans plusieurs localités, semant la terreur et poussant la population à fuir massivement.
Les soirées du mardi 18 et mercredi 19 novembre sont particulièrement sanglantes dans la chefferie des Baswagha. À Vutahi et Ngoyi-Kashiro, près de Vuyinga, neuf personnes sont exécutées. Selon Vianney Kitswamba, président du comité local de protection communautaire, les ADF sont aperçus dès mardi à Kaghembe, Vusanda et Tsakatsaka.
« Ce sont des violences inadmissibles. Ce mercredi, neuf personnes sont tuées tôt le matin. À 11 heures, six autres sont massacrées à Vutahi et Ngoyi-Kasihiro », rapporte-t-il.
Le carnage se poursuit le jeudi 20 novembre avec un nouveau massacre à Matoto, où 25 civils sont retrouvés morts. Le bilan s’élève ainsi à au moins 40 victimes en moins de 72 heures, sans compter les 28 personnes tuées quelques jours plus tôt à Byambwe, dans le secteur de Bapere.
Pour Vianney Kitswamba, la passivité des forces de sécurité reste incompréhensible. « On ne peut pas continuer à se contenter de compter les morts », s’indigne-t-il, réclamant une réaction urgente des FARDC et de la coalition UPDF-FARDC, pourtant présente dans la zone.
Pendant que Lubero enterre ses morts, l'inaction des autorités choque profondément. Le contraste est saisissant : au moment même des massacres, le président Félix Tshisekedi s'affiche dans une ambiance festive à Kinshasa pour accueillir les Léopards au stade des Martyrs.
Face à cette insécurité persistante et à l’indifférence perçue, les habitants de Lubero appellent à une mobilisation citoyenne massive pour dénoncer les tueries et exiger une protection réelle et immédiate.
Dieumerci Matu Chub
