Dans une interview exclusive accordée ce vendredi 11 avril au journaliste Stanis Bujakera, l’archevêque Evariste Ejiba Yamapia, président des Églises du réveil au Congo (ERC), est monté au créneau contre l’initiative portée par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), connue sous le nom de « pacte social ».

Selon lui, cette démarche, présentée comme une tentative de sortie de crise, cacherait en réalité un agenda trouble, notamment en lien avec l’implication du Rwanda. « Quand vous acceptez le titre de voyage qui vient du pays qui occupe votre territoire… et que vous allez nous dire qu’il le fait gratuitement, non ? », a-t-il dénoncé, pointant un grave manquement à la souveraineté nationale.

Depuis Washington, le président de l’ERC s’en est également pris aux figures politiques emblématiques congolaises, refusant de leur attribuer un rôle de sauveurs exclusifs. « Qui vous a dit que sans Kabila et Katumbi, le Congo ne sera pas le Congo ? Il ne faut pas tuer les Congolais pour se faire accepter », a-t-il déclaré, appelant à dépasser les clivages et les intérêts personnels.

À ses yeux, la solution réside dans la formation d’un gouvernement d’union nationale, qu’il considère comme une réponse « adéquate » à la crise actuelle, capable de rétablir un minimum de cohésion nationale.

Cette sortie fait suite aux explications du Révérend Erick Senga, porte-parole de l’ECC, qui avait affirmé que l’initiative conjointe CENCO-ECC n’avait bénéficié d’aucun financement étranger. « Aucun pays, en commençant par le Rwanda, l’Ouganda, le Kenya, le Congo-Brazzaville, l’Angola, la France ou les États-Unis, n’a donné un seul dollar… », avait-il assuré, précisant que certains États s’étaient limités à accompagner la délégation « dans un élan de solidarité ».

Des propos que rejette fermement Evariste Ejiba Yamapia, pour qui la transparence et la souveraineté doivent primer dans un contexte aussi fragile.

Moïse Manyong