Au deuxième jour du procès de Roger Lumbala à Paris, l’ancien chef rebelle congolais a une nouvelle fois choisi de ne pas se présenter, renforçant la stratégie de rupture engagée depuis l’ouverture des audiences.
L’affaire Roger Lumbala a connu un nouveau rebondissement ce jeudi 13 novembre à Paris, où devait se tenir la deuxième journée de son procès pour crimes contre l’humanité liés à l’opération Effacer le Tableau. L’ex-ministre congolais, poursuivi par la justice française, a brillamment manqué à l’appel, confirmant sa volonté manifeste de ne pas collaborer avec la cour.
Dès l’entame des audiences la veille, Lumbala avait contesté frontalement la capacité de la justice française à le juger. Il avait aussi annoncé se séparer de ses avocats parisiens, pourtant engagés de longue date dans la défense, un geste interprété comme la pierre angulaire d’une stratégie minutieusement élaborée.
Malgré ces tentatives de blocage, la juridiction française reste déterminée, le procès se poursuivra, qu’il soit présent ou non. Les charges retenues contre lui sont lourdes, et la peine maximale encourue la réclusion criminelle à perpétuité reste pleinement applicable.
Selon plusieurs sources concordantes, la ligne de défense adoptée par Lumbala ne serait pas improvisée. Elle aurait été pensée à Kinshasa, avec l’objectif ultime de provoquer un transfert vers la République démocratique du Congo. La présence, lors de la première journée d’audience, de l’avocat congolais Tshibangu Kalala figure influente et juriste international reconnu en est un indice notable. Ce dernier a publiquement plaidé pour que Lumbala soit remis aux autorités de son pays.
Alors que les audiences se poursuivent, l’absence répétée de l’accusé fait planer un climat d’incertitude sur la suite du procès, mais également sur les implications politiques et diplomatiques d’un dossier déjà explosif. La justice française, elle, semble résolue à aller jusqu’au bout, malgré les pressions et les manœuvres visant à déplacer la procédure vers Kinshasa.
Abdoul Ulafia
