Dans une interview accordée ce 19 mars au Figaro, le président congolais Félix Tshisekedi a fourni des détails sur les négociations en cours avec le M23, un groupe rebelle qui déstabilise l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Selon Tshisekedi, la réunion entre les parties concernées s’est déroulée dans une ambiance « conviviale », bien que des tensions demeurent. Les émissaires qatariens, qui ont joué un rôle clé dans l’organisation de ces discussions, avaient préparé le terrain en amont. Le président a souligné que la condition préalable à toute avancée dans les négociations restait un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, ajoutant que les discussions doivent se poursuivre pour parvenir à un règlement durable.

Tshisekedi a également abordé la question des rémunérations des militaires déployés au front, soulignant une amélioration significative des conditions de travail des soldats. “La solde, qui était de 100 dollars par mois, a été relevée. Un militaire au front touche désormais en moyenne 500 dollars”, a-t-il précisé. Cette augmentation vise à renforcer le moral des troupes et à soutenir les efforts de lutte contre les groupes armés, notamment le M23, qui bénéficie du soutien de puissances régionales, notamment le Rwanda.

Le président congolais a par ailleurs exprimé sa ferme conviction que le M23 est avant tout un groupe manipulé par des puissances extérieures. Selon lui, ce refus persistant du M23 de se rendre à Luanda démontre que les rebelles sont « des pantins » motivés par des intérêts personnels et une soif d’enrichissement.

Tshisekedi a accusé ces derniers de ne pas rechercher la paix, mais plutôt de chercher à s’imposer par la violence et l’exploitation des zones qu’ils occupent. Une position qui, selon lui, est désormais bien perçue par l’opinion publique nationale et internationale.

Enfin, le président a insisté sur l’importance de négocier directement avec le « mentor » du M23, en référence aux autorités rwandaises, dont l’implication dans le conflit est de plus en plus évidente. Tshisekedi a rappelé que la recherche d’une solution durable à la crise congolaise repose sur les processus de dialogue initiés à Luanda et Nairobi, soutenus par l’Union Africaine et les Nations Unies. Il a également cité la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée fin février, qui exige le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais et la fin de tout soutien militaire au M23.

Moïse Manyong