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Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a ordonné un changement de paradigme majeur dans la gestion des finances publiques. Selon le compte-rendu du 58ème Conseil des ministres, lu ce samedi à la télévision nationale par le ministre de l’Économie numérique, Kibassa Maliba, le chef de l'État met fin à la logique de la "consommation automatique" des crédits publics, imposant une nouvelle approche axée sur des dépenses intelligentes et ciblées.
Cette décision s'inscrit dans un cadre plus large de réforme de la gestion des dépenses publiques. Jusqu’à présent, de nombreux observateurs et institutions financières internationales ont critiqué le manque de pertinence et d'efficacité de l'utilisation des fonds publics en RDC. Les crédits budgétaires alloués aux ministères et aux services de l'État étaient souvent dépensés sans une évaluation rigoureuse de leur impact réel. Ce modèle, qualifié de "consommation automatique" par le Président, a souvent conduit à des dépenses inutiles, des gaspillages, et une faible réalisation des projets prioritaires.
L'instruction du président Tshisekedi vise à rompre avec cette pratique en forçant une gestion plus rigoureuse et plus responsable de chaque franc congolais dépensé. "La gestion des crédits publics doit désormais rompre avec toute logique de consommation automatique. Elle doit se traduire par des dépenses intelligentes, pertinentes, porteuses d'impact réel sur les priorités nationales et génératrices des résultats tangibles", a-t-il insisté.
Cette nouvelle directive exige des ministères qu'ils justifient non seulement la légalité de leurs dépenses, mais aussi leur pertinence et leur impact. Cela implique que chaque dépense doit être directement liée aux objectifs fixés dans les politiques et programmes nationaux. Il s'agit de garantir que l'argent public soit utilisé là où il peut générer le plus de valeur pour la population, notamment dans les secteurs clés tels que les infrastructures, la santé, l'éducation et la sécurité.
Cette mesure est perçue comme un signe fort de la volonté du gouvernement de lutter contre le gaspillage et la corruption, en imposant une plus grande discipline budgétaire. Elle exige de la part des gestionnaires de crédits publics une planification plus minutieuse et une obligation de résultat pour chaque projet financé par les deniers publics.
Les prochains mois seront cruciaux pour observer la mise en application de cette mesure. La réussite de cette réforme dépendra de la capacité des ministères à s'approprier cette nouvelle approche et de la mise en place de mécanismes de contrôle efficaces pour garantir que les dépenses intelligentes ne restent pas un vœu pieux.
Stony Mulumba Sha Mbuyi
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