Trois mois après sa mise en place, le gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa est déjà au cœur des critiques. Dans un rapport publié récemment, l’Institut congolais de recherche Ebuteli dénonce de graves lacunes organisationnelles, notamment l’absence persistante d’ordonnances d’attributions ministérielles.
Selon Ebuteli, cette situation plonge plusieurs ministres dans l'incertitude, les obligeant à « naviguer à vue » sans périmètre d’action défini. Des chevauchements de compétences et des conflits internes freinent ainsi le bon fonctionnement de l’exécutif.
Le rapport déplore également le flou entourant le rôle des ministres délégués et la prolifération d'agences rattachées à la Présidence, souvent en concurrence avec les ministères. Cette « confusion institutionnelle » serait un obstacle majeur à l'efficacité de l’action gouvernementale.
Pour corriger ces défaillances, Ebuteli recommande entre autres :
- La fixation d’un délai légal pour la publication des ordonnances d’attributions ;
- Une clarification du statut des ministres délégués ;
- Une réduction du nombre de ministères ;
- Un recentrage des services présidentiels sur leur rôle stratégique.
Alors que la RDC fait face à des défis économiques, sécuritaires et sociaux, l’Institut insiste sur l’urgence d’une réforme structurelle de l'exécutif pour éviter l’immobilisme et répondre efficacement aux attentes citoyennes.
Denis Ngalamulume