À l’issue d’une séance de travail réunissant l’ensemble des gouverneurs de province et des présidents des assemblées provinciales à Kinshasa, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Shabani Lukoo, a émis une consigne ferme : il a demandé aux assemblées provinciales de voter des motions visant à bannir les pétitions et motions de déchéance contre les exécutifs provinciaux.
Cette démarche, visant clairement à restaurer la stabilité des institutions provinciales, a cependant soulevé de vives critiques et des interrogations sur sa légalité.
Des participants anonymes à la réunion ont exprimé leur désaccord et leur indignation face à cette demande, qu’ils jugent contraire aux lois de la République :
Légalité du Moratoire : « On se demande ce sera quoi le soubassement légal pour voter un moratoire contre les pétitions et motions ? »
Violation des Lois : « Un moratoire qui va violer la constitution et les lois de la République ainsi que les R.I? »
Contrôle parlementaire : La question du contrôle a été soulevée : « Et que faire des résultats de contrôle en cas d’indice sérieux de détournements et mauvaises gestions ? »
Les critiques ont également ciblé ce qu’ils perçoivent comme une approche sélective de la part du pouvoir central :
Instabilité sélective : « 8 Présidents des Assemblées Provinciales sont déjà tombés sous la barbe de toutes les autorités nationales, personne n’a toussé mais il suffit qu’un Gouverneur soit touché, le VPM sort toutes les armes contre les Assemblées Provinciales. »
Corruption présumée : Certains participants suggèrent que cette protection est motivée par l'influence financière des exécutifs : « Simplement parce que les Gouverneurs ont des moyens et prennent soin de lui et des autres autorités nationales. »
Demande d'intervention : Les critiques estiment que l’Assemblée Nationale doit intervenir pour « remettre le VPM en ordre », car il n’est pas « au dessus de la constitution et des lois de la République. »
Enfin, la question de la « stabilité des institutions » a été remise en cause, les participants se demandant si la mesure visait la stabilité des institutions ou celle des individus, soulignant qu’au niveau national, le remaniement ou la déchéance de membres n’est pas interprété comme une instabilité.
Denis Ngalamulume