Le gouvernement congolais a vivement réagi, ce mercredi 10 décembre, à la nouvelle escalade de violence dans l’Est du pays, notamment à Uvira, à peine six jours après la signature à Washington d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali sous médiation américaine.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a qualifié la situation de « détérioration inacceptable de la sécurité », dénonçant une série d’attaques armées venant, selon lui, du territoire rwandais.
« L’accord de paix du 4 décembre devait garantir le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités. Six jours après, nous faisons face à une violation flagrante », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.
Selon Kinshasa, des frappes, incluant des drones suicides, ont visé des zones civiles autour d’Uvira, provoquant la mort de plusieurs civils et faisant au moins 83 blessés en 48 heures.
Des structures civiles, dont des hôpitaux et maisons d’habitation, auraient été touchées, notamment depuis la zone de Bugarama, côté rwandais.
Le gouvernement congolais évoque par ailleurs une crise humanitaire aggravée, avec plus de 200 000 nouveaux déplacés qui viennent s’ajouter aux quelque 7 millions déjà recensés dans d'autres zones de conflit.
« Ce qui se passe à Uvira n’est qu’un pan du conflit : nous faisons face à une guerre multi-fronts, de Walungu à Shabunda, de Masisi à Lubero », a alerté Muyaya, affirmant que les FARDC restent en alerte maximale.
Malgré l’accord qualifié de "miracle" par le président américain Donald Trump, la trêve semble aujourd’hui illusoire. Kinshasa promet de ne pas céder un seul centimètre de son territoire, alors que la paix espérée semble de plus en plus compromise.
