Le climat politique en République démocratique du Congo continue de se tendre. Ce jeudi 30 octobre 2025, le gouvernement congolais a officiellement suspendu les activités du parti Piste pour l’émergence, dirigé par l’opposant Seth Kikuni.
La décision a été prise par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, à travers un arrêté ministériel.
Cette suspension est motivée par la participation de Seth Kikuni au conclave de Nairobi, organisé sous l’initiative de l’ancien président Joseph Kabila, dans le cadre de la création de la plateforme politique “Sauvons la RDC”.
Selon le ministre de l’Intérieur, la signature du représentant de Piste pour l’émergence lors de ce forum équivaut à une adhésion à une “philosophie d’agression contre la nation”, qu’il impute à Joseph Kabila.
« Cette prise de position remet en cause l’unité nationale, l’intégrité du territoire, ainsi que la souveraineté et l’ordre démocratique », affirme Jacquemain Shabani dans le document officiel.
Cette décision s’inscrit dans une série de mesures de restriction contre plusieurs partis d’opposition. En moins d’une semaine, trois formations politiques ont été suspendues : le PPRD de Joseph Kabila, l’ATD de José Makila, et désormais Piste pour l’émergence.
Seth Kikuni, ancien candidat à la présidentielle, n’a pas encore officiellement réagi à cette suspension. Mais plusieurs observateurs dénoncent une dérive autoritaire et une tentative d’étouffer les voix dissidentes, à l’approche d’échéances électorales sensibles.
La scène politique congolaise s’embrase alors que des alliances se forment et que les tensions entre le pouvoir en place et l’opposition historique semblent s’intensifier.
Dénis Ngalamulume