À deux semaines de la clôture de la session ordinaire de septembre, le Sénat de la République démocratique du Congo a entamé, ce lundi 1er décembre 2025, la seconde lecture du projet de loi portant reddition des comptes pour l’exercice 2024.
Cette étape cruciale intervient dans un contexte parlementaire tendu, marqué par de récents bouleversements à l’Assemblée nationale.
Adopté en première lecture par la Chambre basse, le projet a été transmis à la Chambre haute avec retard, alors que la Constitution impose l’adoption des lois financières avant le 15 décembre, date de fin de la session.
Le retard accumulé s’explique notamment par la crise politique qui a secoué l’Assemblée nationale ces dernières semaines. Plusieurs pétitions visant des membres du bureau ont paralysé les travaux, conduisant à la démission de Vital Kamerhe, président de la Chambre, ainsi qu’à celle de Dominique Munongo, rapporteure adjointe.
À l’issue d’une enquête menée par une commission spéciale, trois autres membres du bureau Jacques Djoli, Chimène Polipoli et Grâce Neema ont été maintenus dans leurs fonctions, aucune faute grave n’ayant été retenue contre eux. L’élection, le 13 novembre dernier, d’Aimé Boji et Clotilde Mutita pour compléter le bureau a également contribué au glissement du calendrier législatif.
Pendant que le Sénat analyse la reddition des comptes 2024, le projet de loi de finances 2026 reste en examen à la commission Écofin de l’Assemblée nationale. Ce retard fait peser un risque sur l’adoption à temps de la loi budgétaire, censée entrer en vigueur dès janvier.
Malgré les contraintes, aucune session extraordinaire n’est prévue, selon plusieurs sources parlementaires. Les élus devront donc accélérer les travaux, dans les deux Chambres, pour éviter une prolongation de la crise institutionnelle et budgétaire.
Denis Ngalamulume
