Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a lancé, mardi 9 décembre à Kinshasa, un appel clair et pressant au gouvernement congolais, l’invitant à accroître substantiellement les financements alloués au secteur de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement (WASH).
Cet appel intervient à l’ouverture de la revue annuelle du programme WASH, organisée en collaboration avec le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention, ainsi que d’autres partenaires techniques et financiers.
« On constate un financement très faible du secteur de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement. Malgré toutes les priorités que le gouvernement a, un appel est lancé pour allouer une proportion suffisante à ce secteur », a souligné Joachim Peters, chef du service WASH à l’UNICEF-RDC.
Selon lui, ce secteur transversal est fondamental pour le développement humain, notamment celui des enfants. Un accès insuffisant à l’eau potable et à des installations sanitaires sûres constitue un frein direct à la santé, à l’éducation et à la dignité de millions d’enfants congolais.
Les statistiques nationales révèlent qu’environ 60 % de la population rurale n’a pas accès à une eau potable de qualité, et plus de 70 % n’ont pas accès à des installations sanitaires adéquates. Ces déficits contribuent à une mortalité infantile élevée, à la prolifération des maladies hydriques (comme le choléra et les diarrhées) et à l’absentéisme scolaire, surtout chez les jeunes filles.
« L’investissement dans le secteur de l’eau est rentable pour le bon développement des enfants. Il conditionne également la réussite des politiques éducatives et sanitaires », a ajouté Joachim Peters.
Des engagements en attente de concrétisation
La République démocratique du Congo a adhéré à plusieurs initiatives internationales, notamment les Objectifs de développement durable (ODD), qui prônent l’accès universel à l’eau potable d’ici 2030. Mais sur le terrain, les progrès restent timides, faute de budgets suffisants, de coordination efficace et d’un suivi rigoureux des projets WASH.
Les participants à cette revue annuelle – qui se tient du 9 au 10 décembre – ont ainsi plaidé pour l’intégration systématique du WASH dans les politiques nationales de santé, d’éducation et de planification; l’augmentation des budgets publics dédiés au secteur; le renforcement des partenariats public-privé; et l’amélioration du suivi, de l’évaluation et de la reddition des comptes.
Un enjeu de dignité et de développement
Pour l’UNICEF et ses partenaires, investir dans l’eau, l’hygiène et l’assainissement, c’est investir dans la survie, la croissance et l’avenir de l’enfant congolais. C’est également poser les bases d’une société plus résiliente face aux crises sanitaires et climatiques.
À l’heure où la RDC se prépare à une nouvelle étape de son développement avec l’entrée dans une nouvelle année budgétaire, les décideurs sont appelés à faire du secteur WASH une priorité nationale.
