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DIPLOMATIE
Roger AMANI

Publié le Samedi 05 juillet 2025

Nombre de lectures: 334

RDC- Thomas Luhaka démonte l'accord de Washington: lecture critique d'un échec diplomatique

Alors que la classe politique se félicite de la signature de l’Accord de Washington, une voix discordante s’élève, celle de Thomas Luhaka. Ancien ministre, professeur et avocat, il dénonce dans une lettre ouverte à la ministre d'État Thérèse Kayikwamba la précipitation et l’euphorie autour d’un accord qu’il juge désavantageux pour la République démocratique du Congo.

Résolution 2773: un principe sacrifié?

Premier constat, et non des moindres: Luhaka évoque un “bradage” de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci exigeait le retrait inconditionnel des forces rwandaises du territoire congolais et la fin de leur soutien au M23. Pour lui, l’accord de Washington vide cette résolution de sa substance et crée une zone grise diplomatique où l’essentiel est oublié au profit du symbolique.

Un retrait rwandais sous conditions: une équation piégée

Deuxième faille pointée: lier le retrait de l’armée rwandaise à la neutralisation des FDLR. Une exigence que Luhaka qualifie de "corrélation dangereuse", soulignant l'ampleur et la complexité du groupe rebelle. “Avez-vous conscience que les FDLR sont une nébuleuse?”, interroge-t-il, arguant que ce lien conditionnel donne aux troupes rwandaises un prétexte pour prolonger leur présence en RDC.

La thèse rwandaise validée?

Luhaka s’insurge contre le langage utilisé dans l’accord, notamment la référence à une “fin irréversible et vérifiable du soutien de l’État aux FDLR”. Cette formulation, selon lui, légitime indirectement la narrative rwandaise selon laquelle Kinshasa appuierait ce groupe armé. Une grave accusation, qui détourne le débat de la responsabilité régionale vers une culpabilisation implicite du gouvernement congolais.

L’engagement américain: présent mais distant

Enfin, Luhaka met en lumière un détail troublant: les États-Unis et le Qatar, membres du Comité de surveillance conjointe, ne sont pas signataires de l’accord... et ne sont donc soumis à aucune obligation. “Comme parrain de l’Accord, n’ont-ils même pas l’obligation morale de veiller à son application de bonne foi?”, questionne-t-il, dénonçant un engagement diplomatique sans garanties tangibles.

Un accord applaudi... mais à quel prix?

Pour Thomas Luhaka, l’Accord de Washington constitue un triple recul: diplomatique, stratégique et juridique. Il affaiblit le levier de la résolution 2773, complexifie le retrait de l’armée rwandaise, et entérine une logique qui compromet la souveraineté congolaise.

Son cri d’alarme invite à reconsidérer les fondements de la politique étrangère de la RDC, et pose une question fondamentale: la diplomatie congolaise est-elle devenue un théâtre d’apparences... ou peut-elle encore défendre ses intérêts vitaux face à ses partenaires et ses voisins?

DIPLOMATIE
Roger AMANI

Publié le Samedi 05 juillet 2025

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