Le Président Félix Tshisekedi a, dans une déclaration solennelle à la Nation ce lundi, accusé le Rwanda d’avoir violé le cessez-le-feu signé dans le cadre de l’accord de Washington, quelques heures seulement après son entrée en vigueur. Il dénonce une reprise des hostilités dans l'Est de la République démocratique du Congo, orchestrée selon lui par des unités de l’armée rwandaise aux côtés des groupes armés M23 et AFC.
Le chef de l'État a affirmé que des attaques à l’arme lourde ont été lancées dès le lendemain de la signature de l'accord, ciblant plusieurs localités dans le Nord-Kivu, provoquant des déplacements massifs de civils et des violations graves des droits humains. Il a particulièrement mis en lumière l’utilisation d’armes lourdes dans des zones habitées et l’ampleur des violences subies par les populations civiles.
« Tant qu’un seul village restera sous la menace des armes illégales, la tâche n’est pas achevée », a-t-il déclaré, appelant à l’unité nationale et à la vigilance face à la déstabilisation persistante de l’Est du pays.
Le président Tshisekedi a également évoqué les violences toujours en cours en Ituri, dénonçant l’inaction de certains partenaires internationaux et appelant à une mobilisation nationale pour protéger les territoires encore sous menace.
Cette sortie intervient dans un contexte de forte tension entre Kinshasa et Kigali, malgré les médiations internationales et les engagements pris lors de récentes négociations. La RDC continue de réclamer des sanctions contre le Rwanda, qu’elle accuse régulièrement d’ingérence militaire et de soutien actif aux groupes armés.
Alors que la situation humanitaire s’aggrave, avec des milliers de déplacés supplémentaires chaque semaine, la communauté internationale est à nouveau interpellée sur sa responsabilité dans la mise en œuvre du cessez-le-feu et la protection des populations civiles dans la région des Grands Lacs.
