Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a franchi une étape cruciale dans la quête de justice pour les populations du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo.
Son président, l’ambassadeur suisse Jürg Lauber, a annoncé mardi 28 actobre, la nomination des trois membres de la Commission d’enquête indépendante chargée d’investiguer les violations graves des droits humains et du droit international humanitaire dans l’est du pays.
La commission sera présidée par Arnauld Akodjenou (Bénin), expert onusien reconnu en stabilisation et protection des réfugiés. Il sera assisté de Maxine Marcus (Allemagne/États-Unis), procureure internationale spécialisée dans les crimes de guerre et les violences sexuelles, et de Clément Nyaletsossi Voule (Togo), ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur les libertés fondamentales.
Cette initiative découle de la résolution S-37/1 adoptée en février 2025 lors d’une session extraordinaire du Conseil, et renforcée par la résolution 60/22 du 7 octobre dernier.
Leur mission est d'établir les faits, identifier les auteurs et documenter les crimes potentiels commis depuis janvier 2025, période marquée par une recrudescence des violences dans les provinces de l’est. L’accent sera mis sur les violations ciblant les femmes, les enfants, les déplacés internes et les réfugiés.
Un premier rapport oral est attendu mi-2026, suivi d’un rapport final en 2027, à soumettre au Conseil des droits de l’homme et à l’Assemblée générale de l’ONU.
Dans un communiqué officiel publié le 28 octobre, dont une copie est parvenu à expressmédia.net , le Gouvernement congolais s’est dit favorable à la mission de la Commission. Il réaffirme sa volonté de coopérer pleinement, dans le respect de la législation nationale et de ses engagements internationaux.
« La poursuite des auteurs et commanditaires de ces crimes constitue une exigence de justice et un impératif de lutte contre l’impunité », peut-on lire dans la déclaration du Ministère de la Communication et des Médias.
Kinshasa appelle la Commission à se rendre rapidement sur le terrain pour collecter des témoignages et confronter les réalités vécues par les civils.
Le gouvernement a exprimé sa gratitude envers le Conseil des droits de l’homme, saluant son engagement pour la vérité historique, considérée comme un pilier de la réconciliation, de la justice et de la stabilité durable dans la région des Grands Lacs.
Dieumerci Matu Chub
