Le gouvernement congolais hausse le ton. Dans un communiqué publié ce 1er novembre 2025, le ministère de l’Intérieur accuse la coalition rebelle AFC/M23, soutenue par l’armée rwandaise, d’avoir commis une série de crimes d’une gravité extrême dans les zones qu’elle occupe dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Entre le 3 et le 31 octobre, pas moins de 123 assassinats, 223 viols, des centaines d’enlèvements et de recrutements forcés ont été recensés, sans compter les cas de torture, les pillages et les incendies de maisons.
Parmi les faits les plus alarmants, Kinshasa évoque l’enlèvement d’une centaine de jeunes à Bukavu, regroupés au camp Sayo avant d’être emmenés vers une destination inconnue. À Bishusha, dans le territoire de Rutshuru, une dizaine de civils auraient été exécutés sommairement. Ces actes, qualifiés de « violations flagrantes de la souveraineté nationale et des conventions internationales sur les droits humains », interviennent alors que les négociations de paix à Doha piétinent et que les accusations mutuelles entre Kinshasa et l’AFC/M23 se multiplient.
Mais le gouvernement ne s’arrête pas là. Dans le même communiqué, il annonce la suspension de douze partis politiques, dont le PPRD, LGD, UDA et MLP, pour « atteinte à l’unité nationale et à la sécurité de l’État ». Le Conseil d’État a été saisi pour obtenir leur dissolution. Une décision qui risque de raviver les tensions dans un climat politique déjà sous haute pression.
Face à cette situation explosive, Kinshasa réaffirme sa volonté de « restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national » et appelle les formations politiques à respecter la Constitution, les lois de la République et l’ordre public. Une posture de fermeté qui s’inscrit dans une stratégie de reconquête, mais qui soulève aussi des interrogations sur la gestion des libertés politiques dans un contexte de guerre et de crise sécuritaire.
Roger Amani
