‎Confronté à un tohu-bohu institutionnel autour des négociations de Doha et du récent accord diplomatique conclu sur le sol américain, le gouvernement congolais tente de remettre de la cohérence dans sa parole publique. C’est la Première ministre Judith Suminwa elle-même qui, face à la cacophonie, a pris les commandes de la communication d’État.

‎Recadrage sec après flottement médiatique

‎Multiplication d’interprétations, contradictions dans les déclarations, absence d’un récit gouvernemental unifié… La gestion de la communication sur ces dossiers sensibles a provoqué un malaise jusque dans les rangs de la majorité.

‎Pour y mettre fin, la cheffe du gouvernement a pris une mesure tranchante: désormais, seules trois entités sont habilitées à s’exprimer publiquement sur les processus de médiation et les accords de paix en cours. Il s’agit:

• ‎de la ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner;
• ‎du ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya;
• ‎et de la cellule de communication de la Présidence de la République.

‎Cette décision marque un tournant dans la stratégie de communication du gouvernement Suminwa, qui entend désormais contrôler strictement le flux d’informations diplomatiques pour éviter tout parasitage. Les réactions contradictoires et les approximations ne seront plus tolérées.

‎Ce recadrage, s’il est salué pour sa rigueur, soulève aussi des interrogations sur la transparence du processus et le rôle des autres institutions habituellement consultées. Mais pour Suminwa, l’urgence est claire: restaurer une parole gouvernementale cohérente, audible et respectée, à l’heure où chaque déclaration peut peser lourd sur l’avenir de la paix en RDC.