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L’Assemblée nationale congolaise s’agite, mais pas pour les raisons que le peuple attend. Plus de 125 députés ont signé une pétition pour destituer Vital Kamerhe, président de la Chambre basse, accusé de mauvaise gestion et d’incompétence.
Une fronde parlementaire qui s’étend à quatre autres membres du Bureau, visés par des accusations similaires. Pourtant, derrière ce tumulte institutionnel, une question dérange: à quand une pétition pour défendre les Congolais ordinaires?
Une guerre de fauteuils… pas de convictions
Les griefs contre Kamerhe et son équipe sont nombreux: gestion opaque des fonds, émoluments versés en "miettes", suppression des soins de santé pour les députés et leurs familles, absence de moyens logistiques pour les missions parlementaires. En somme, une révolte d’élus frustrés par le traitement qu’ils reçoivent… eux-mêmes.
Mais où sont les pétitions contre la vie chère qui étrangle les ménages? Contre les embouteillages monstres qui paralysent Kinshasa? Contre les routes défoncées qui isolent des provinces entières? Aucun député ne semble s’être levé pour porter ces combats. Pas un seul n’a introduit une motion pour dénoncer l’insupportable quotidien des citoyens. L’indignation semble réservée aux privilèges perdus, pas aux souffrances du peuple.
Une Assemblée déconnectée
Ce spectacle parlementaire ressemble davantage à une lutte de clans qu’à une quête de justice. Les élus, censés incarner la voix du peuple, se battent pour des postes, des soins, des véhicules… pendant que les Congolais affrontent l’inflation, l’insécurité et l’effondrement des services publics. Le silence des députés sur les vrais problèmes est assourdissant.
Et pendant que les pétitions s’empilent contre le Bureau, les institutions vacillent. Cette instabilité chronique, alimentée par des querelles internes, affaiblit la crédibilité du Parlement et détourne l’attention des urgences nationales.
Une session sous haute tension
La prochaine session s’annonce électrique. Les porteurs de pétitions promettent une offensive frontale. Mais si cette énergie n’est pas redirigée vers les préoccupations des citoyens, elle ne sera qu’un feu de paille. Le peuple congolais n’a pas besoin d’un Parlement qui se déchire pour des fauteuils, mais d’un Parlement qui se bat pour lui.
Roger AMANI
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