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Dans un contexte de haute tension sécuritaire et diplomatique, Francine Muyumba, sénatrice honoraire et ancienne présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse, lance une critique sévère contre la gestion gouvernementale de la crise dans l’Est du pays.
À ses yeux, l’accord de principe signé à Doha avec la rébellion AFC/M23* n’est rien d’autre qu’un aveu tardif d’impuissance, qui aurait dû intervenir dès la chute de Bunagana.
“Si le gouvernement congolais avait, dès la prise de Bunagana, reconnu son incapacité à protéger l’intégrité territoriale du pays, comme il le fait aujourd’hui à Doha… la crise sécuritaire actuelle aurait été évitée,” lâche-t-elle sans détour.
Le ton est sans équivoque: pour Muyumba, le dialogue ouvert aujourd’hui avec le M23 ne témoigne pas d’une volonté sincère de paix, mais bien d’une réalité que le gouvernement a longtemps refusé d’admettre. En laissant le M23 occuper des zones stratégiques sans réponse ferme ni reconnaissance politique de l'échec sécuritaire, Kinshasa aurait aggravé l’instabilité plutôt que de l’enrayer.
Doha, l'accord de trop?
Alors que Kinshasa tente de présenter la Déclaration de Principes signée à Doha comme une victoire diplomatique, Francine Muyumba y voit une erreur de calcul, qui consacre le recul de l’État face à une rébellion longtemps qualifiée de terroriste.
“S’asseoir autour d’une table avec le M23 aujourd’hui, c’est légitimer ce que l’on a nié hier,” estime un analyste politique proche des milieux parlementaires.
Une crise de cohérence politique
La sortie de Muyumba relance un débat crucial: la gestion politique de la guerre de l’Est souffre d’un manque de cohérence, de transparence et d’anticipation. Pendant que le gouvernement parle de “retraite non négociable” du M23, la rébellion annonce qu’elle ne cédera “pas un mètre”. Le peuple, lui, attend des résultats sur le terrain, pas des communiqués contradictoires à Doha.
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