Alors que le président Félix Tshisekedi s’apprête à signer ce jeudi à Washington un accord de paix avec son homologue rwandais Paul Kagame, l’ex-sénatrice Francine Muyumba brise le silence et lance un avertissement clair: « Avant de chercher des solutions à l’extérieur, il est toujours préférable de commencer par mettre sa propre maison en ordre. »
Dans une déclaration empreinte de gravité et de lucidité, l’ancienne présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse critique l’approche actuelle du pouvoir congolais, qu’elle juge trop tournée vers l’extérieur au détriment d’un consensus national. « Celui qui s’enivre pour fuir un problème, lorsque l’alcool disparaîtra de son corps, retrouvera ce même problème exactement là où il l’a laissé », cite-t-elle de son père, pour illustrer l’illusion d’une paix imposée de l’extérieur.
Un plaidoyer pour une solution congolaise
Pour Francine Muyumba, la véritable sortie de crise ne viendra ni de Washington, ni de Doha, mais d’un sursaut national. Elle réaffirme son soutien au schéma proposé par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), qui prônent un dialogue inclusif et souverain. « Rien ne surpassera la cohésion nationale, même face aux complots venus de l’extérieur », insiste-t-elle.
Son message résonne comme un appel à la lucidité, alors que la société civile et plusieurs leaders d’opinion dénoncent un accord flou, négocié dans l’ombre, et qui risque de marginaliser les aspirations profondes des populations de l’Est.
Une paix sous condition
À la veille de la signature, les critiques se multiplient contre un processus jugé précipité et déséquilibré. Pour Muyumba, la paix ne peut être durable que si elle est enracinée dans la volonté des Congolais eux-mêmes: « Personne n’apportera des solutions aux problèmes congolais mieux que les Congolais eux-mêmes. »
Alors que les regards sont tournés vers la Maison Blanche, la voix de l’ex-sénatrice rappelle que la paix véritable ne se signe pas seulement sur du papier, mais se construit dans la vérité, la justice et l’unité nationale.
Roger AMANI
