L’annonce de la modernisation du passeport biométrique congolais par le gouvernement suscite de vives critiques, notamment de la part de Jean-Claude Katende, président de l’Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme (ASADHO).

Ce dernier remet en question la pertinence de ce changement et dénonce une mesure qui, selon lui, ne serait qu’une nouvelle manière de piller les citoyens congolais.

Dans une déclaration faite ce 28 mai 2025 sur son compte X, Jean-Claude Katende s’interroge sur la fréquence des modifications du passeport en RDC. Selon lui, ces changements successifs, plutôt que d'améliorer la fiabilité des documents de voyage, servent avant tout à renflouer les caisses des autorités. « Qui peut prendre les autorités congolaises au sérieux? Dans 15 ans, on a changé de passeport combien de fois? C'est seulement une affaire de se remplir les poches », a-t-il déclaré, critiquant le manque de transparence autour de cette réforme.

Un coût jugé excessif pour la population

Le nouveau passeport biométrique, qui sera disponible à 75 USD dès le 5 juin 2025, est perçu par une partie de la population comme un fardeau financier supplémentaire. Dans un pays où le pouvoir d’achat est limité pour une grande majorité de citoyens, cette somme représente une dépense importante. Les critiques se multiplient, appelant le gouvernement à justifier ce prix et à garantir un processus d’acquisition accessible et équitable.

Un débat qui relance la question de la gouvernance

Cette polémique met une nouvelle fois en lumière les interrogations sur la gestion des documents administratifs en RDC et sur la nécessité d’une plus grande transparence dans l’utilisation des fonds publics. Tandis que les autorités assurent que la réforme vise à moderniser et sécuriser les titres de voyage, ses détracteurs y voient une manœuvre économique sans réelle volonté de changement structurel.

Alors que le lancement du nouveau passeport approche, la contestation de Jean-Claude Katende pourrait influencer le débat public et mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il clarifie les véritables enjeux de cette réforme. La population congolaise reste attentive à l’évolution de cette affaire qui touche directement son quotidien.