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L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, monte au créneau à la suite de la signature de l’accord de principes entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC/M23, négocié sous la médiation du Qatar.
Si le leader politique reconnaît une avancée notable avec l’instauration d’un cessez-le-feu, il alerte sur un risque de contournement dangereux du dialogue intercongolais, jugé indispensable pour une paix durable.
“Le gouvernement congolais doit comprendre qu’envisager un accord isolé avec le seul M23 serait une grave erreur d’appréciation”, dénonce-t-il.
Un cessez-le-feu, mais pour quelle paix?
Kabund rappelle que le conflit dans l'Est du pays ne se résume pas au seul M23. Avec plus de 260 groupes armés recensés, la situation sécuritaire appelle, selon lui, à une approche globale et inclusive, et non à des négociations fragmentées qui risquent de légitimer une rébellion et marginaliser les autres acteurs.
“Nous devons tirer les leçons des échecs du passé”, affirme-t-il, en référence à des accords bilatéraux souvent vides d’effets concrets sur le terrain.
Le spectre d'une gouvernance fracturée
Outre la question militaire, Kabund élargit le débat à une crise profonde de cohésion nationale, aggravée par les élections chaotiques, les velléités de changement constitutionnel et une intolérance politique croissante. Autant de dérives qui fragilisent les fondements démocratiques et entravent la stabilité institutionnelle du pays.
“Le dialogue inclusif doit aussi réparer ce tissu national abîmé”, dit-il.
Un avertissement politique déguisé?
Pour Kabund, l’accord des principes signé à Doha ne doit pas être une fin en soi, mais une porte d’entrée vers un vrai dialogue national. Il insiste sur le respect des délais constitutionnels pour les prochaines élections, insinuant que tout retard ou arrangement hors du cadre républicain serait inacceptable et potentiellement explosif.
Si Doha semble ouvrir une brèche diplomatique, Kabund rappelle que la paix ne se signe pas à huis clos, elle se forge dans l’inclusion, la vérité et le respect des règles démocratiques. À défaut, le cessez-le-feu ne serait qu’un répit avant la prochaine crise.
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